Les vendus.
Les vendus.
Voilà l’automne qui vient donner
Au vent la brise qu’il puisse drainer
Les feuilles du bois qui a omis
L’adieu qu’il doit aux vieilles momies.
Les passants se lamentent devant le mur de la prairie du chef qui possède la clé du trésor qui cache le sou,
La ville moisit sous les ragots de la haine pensée dans ses commérages calomnieux, déchire sa robe sale et s’enfuit telle une folle, cherchant d’autres rues propres pour élever une stèle en l’honneur de la dignité perdue,
Le roi vous parle :
Peuple veinard et insolent
Qui traine le temps dans tes pas lents,
L’histoire te suit sans te lâcher
Jusqu’au sommeil des rêves gâchés.
Peuple arrogant et indécent
Commis, esclave de rêves récents,
L’histoire te fuit sans t’oublier
En guerre menée sans bouclier.
Peuple jaloux et orgueilleux
Qui prêche la poudre qu’il jette aux yeux,
L’histoire revient et te punit
Un jour de pluie en cordes unies.
Les passants se chuchotent dans les coulisses de la pauvreté, ils médisent en souriant au genou du chef qui possède la clé du trésor qui abrite le sou,
La ville se fâche et se démaquille, menace d’ébouriffer sa chevelure et de froisser son charme au regard des esprits immondes qui lui sucent les os,
Le poète hiberne.
Voilà l’automne qui vient tourner
La terre semée de grains bernés,
Il ne pleuvra la goutte du ciel
Dessus les têtes aux cœurs qui gèlent.
Kader.