Je sens mes pieds brûler,
Je sens des lames me transpercer ;
Le soleil m’aveugle et je ne vois presque rien,
En tout cas plus rien de demain.
J’entends des langues baver,
J’entends des voix crier ;
Et les oiseaux se taisent
Laissant dominer le chant des braises.
Tandis qu’une foule m’acclame
Une autre perd quelques larmes
Qui s’évaporent dans l’air
A peine frôlé la chaude terre.
On crie « à mort ! » de tout part ;
Des corps se déchaînent dans le noir
Qui règne au-delà de mon sanctuaire,
Autel à la gloire de ma chaire.
Puis, je ne vois plus rien
Ni même les éblouissantes mains
Du soleil et des dieux
Qui me regardent depuis les cieux.
Quelques-uns uns me crachent dessus,
D’autres me huent,
Mais peu m’importe car je vois mon Eurydice
Qui domine les insultes de Satan les fils.
La fumée s’échappe puis se mêle
Aux nuages d’un ciel qui pèle,
Et se charge en orage…
Pour enfin, trop tard, tourner la page.
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JOD