La cerise du père Grégoire.
Il était une fois tout en haut d'un ceriser, au beau milieu d'un pré verdoyant une cerise si rouge que tous les yeux des hommes du village en était émerveillé :
" - Faudrait ben la décrocher avant que ces
foutus moines la croquent ; ce serait dommage." Avançait Denis au bar du village.
" - Un si beau fruit - renchérit Pierre - devrait attiser les jalousies et l'orgeuil de nos tout jeunes ; nous allons organiser rapidement un concours d'idées ; Qui saura sans s'y frotter ceuillir la belle, gagnera un voyage à la ville avec la donzelle de son choix tout frais payés par la collectivité."
" - Mr le Maire - questionna Denis - ce cerisier est le plus âgé du comté ; il ne faudrait pas risquer de le voir emporter par je ne sais quel engin."
" - Déraciné ! Je vais de ce pas rédiger mon arrêté."
Les deux compères s'en allèrent tandis que dans la vallée, la cerise convoitée brillait sous un soleil ardent.
Le clocher du village sonna à quatre reprises lorsque le document fut
affiché. Une rumeur s'était mystérieusement répandue dans le village :
" - Il parait que le Maire offre une récompense à celui qui le premier aura réussi à se hisser en haut du cerisier du père Grégoire."
" - 12 mètres de hauteur qu'il fait, hummm, il y a bien le petit Gaudin ;
il est intrépide celui-là , j'aimerai bien voir ça !"
" Allons nous coucher, ma belle, nous verrons bien si demain, la cerise y est encore."
Tous les hommes du village réfléchirent cette nuit comme jamais, si bien qu'au matin, autour du ceriser, ils se retrouvèrent en un dimanche ensoleillé. Tous se regardaient avec émerveillement et se
demandaient comment ils arriveraient à son sommet sans échelles ; c'était ce qui avait été imposé par le règlement de la mairie !
Les femmes et les jeunes filles, aux fenêtres, en bordure du pré attendaient avec impatience et se demandaient qui le premier aurait le courage d'arpenter un arbre si colossal.
Le père Grégoire pouffait de rire à l'idée que son cerisier était devenu
tout à coup le centre d'intérêt du comté. Aux côtés du Maire, il était appuyé sur sa canne et ses gros sourcils blancs et épaix frémissaient sous une casquette hongroise. Le maire, les bras croisés, trépignait d'impatience. Ce fut le petit Gaudin qui s'aventura le premier, mais arrivé à mi hauteur, il chûta, bien vite rattrapé par les hommes du village qui l'attendait au pied du magnifique cerisier. Ce fut à la surprise générale qu'un vieux moine apparut et s'approcha du Maire à qui il glissa quelques mots à l'oreille. Les hommes étaient réunis en conciliabule et devant l'échec du petit Gaudin riaient en lui tapant sur l'épaule :
" - Alors, c'est pas bien grave ; la petite Laure, tu l'emmèneras l'année prochaine, hein ! Tu es saint et sauf ; nous t'avons empêché de tomber et tu as encore le temps d'aller à la ville et puis la boulangerie du village où tu travailles, on en a besoin, mon grand !"
Tous se rapprochèrent afin de proposer et de mettre en commun le meilleur moyen d'arriver à leurs fins. Pendant ce temps, le petit Gaudin réessaya, parvint à se hisser à une hauteur suffisante pour mettre pied sur une branche basse ; il put ainsi donner la main au plus grand des hommes sur les épaules duquel grimpèrent, un à un, les hommes du comté de Millegrand. La cerise fut bien vite atteinte ainsi et ce fut le petit gaudin qui l'a ceuilli. On le surnomma depuis ce jour le grand Gaudin et lorsqu'il revint au village, des années plus tard, avec ses enfants, les anciens le saluèrent avec respect pour son courage. C'est ainsi que se termine l'histoire de la cerise du père Grégoire. Moralité : Ne pas médire des autres permet à chacun de sortir du pétrin un bien joli pain à partager.
Bonne journée mes amis et à très bientôt.
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