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Ces chamanes de leurs visages ébahis,
Dévorent le feu de Bengale des taillis,
Les pupilles de rubis et lèvres de jades
Leurs orbites nouées d'un millier de saccades.
A leurs pas d'un rythme faussement endiablé
Ils dansent psalmodiant du destin accablé.
J'entends encore de la fumée irriguer
Mes veines chargées du breuvage prodigué.
Des flammes à la voute étoilée sous la nuit
Brûlent mes visions des fantômes de minuit.
Un chant soudain irise mon ouïe de cymbales
De tintements effervescents et bringuebales,
J'entends mon enfance claquer ses chaînes
Des éclats de rire de la venue prochaine
Des souvenirs images enfouies en mémoire,
Anciens contes de jeunesse au vieux grimoire.
La paix soudain hisse ses airs bleus fluides
Caresse après l'orage de braises liquides,
Couché la tête dans le sable chaud lunaire
Ivre des alcools gorgés de poivre solaire,
La gorge abrasée de lambeaux opiacés
Je vomis quelques instantanés violacés
A la terre Gaïa matrice de mes émois,
J'entends enfin le silence du sommeil malgré moi.
J'ai pleuré au profond de cette nuit rituelle
De ma bouche du sang déposé en ribambelles,
Je fis l'offrande, déployant aux orifices
A dieu ma vie de pèlerin en sacrifice.
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Oubli, vaincre l'addiction.