J'aimais tant voir vos mains, paisible et doux grand père
Quand la glaise cernait vos durs ongles carrés
Et que courbant le dos, penché bas vers la terre,
D'un geste sûr et lent vous étiriez des rais.

Le vieux manche lustré de l'outil aratoire,
Usé du frottement que vos cals lui causaient,
S'appuyait contre l'arbre, à la pause pour boire
A l'ombre du figuier où l'on se reposait.

Et moi, le jeune enfant, j'écoutais vos paroles,
Tout en buvant l'eau fraîche et goûtant d'abricots ;
Vos contes étaient simples, émaillés de mots drôles,
Parlant de paysans, de champs, de bourricots...

Où êtes-vous grand père à la blanche moustache ?
Votre bon gros cheval est-il à vos côtés ?
Peut-être dans le ciel êtes-vous à la tâche
Pour labourer l'azur de sillons argentés ?

N'ayez point de regret d'avoir quitté ce monde,
Car les temps ont changé, allant de mal en pis.
Vous seriez bousculé dans l'infernale ronde
Et les mazets d'antan sont tous bien décrépis !

Plus personne ne sait écouter la nature
Pour planter à la lune et pour serrer le foin ;
On est toujours pressé : le tracteur, la voiture ;
Et l'on ne s'assoit plus à l'ombre dans un coin.

Vous ne trouverez plus le cochon, la volaille,
Nourris de la salade et de grains non traités,
Ils se trouvent parqués en cages, en pagaille,
Gonflés par des extraits obscurs et frelatés...

A mon dernier moment que vous pourrez voir poindre,
Gardez pour moi la place auprès du vieux figuier.
A l'eau de la fontaine, aussi pensez à joindre
Quelques fruits du verger dans le vieux saladier.

Vous me raconterez une histoire agréable,
Et dans un grand secret, en ultimes présents,
Je sortirai du fond de mon petit cartable
Les dessins que pour vous j'avais fait à dix ans.


R.E.G.

Ce poème est très très beau il me rappele celui que j'ai écrit pour mes grand parents que j'adorai

Je t'ai mis unmessage sur "mp" c'est en haht à gauche tu verras un message en fouge tu cliques

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Merci de nous faire partager cette tendre nostalgie...
Sophie.

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"Cependant c'est le seul qui ne me paraisse pas ridicule. C'est, peut-être, parce qu'il s'occupe d'autre chose que de soi-même."A.de Saint-Exupéry.

"Le chemin vers le bonheur : gardez votre coeur libre de haine, votre esprit libre de tout souci. ...

c magnifique ...de trés beaux vers, et des souvenirs qui en amènent d'autres .
merci