C’est un vieux cahier retrouver au fond du tiroir
Quand je l’ai reconnu, il m’a fait traverser le miroir
Le protège cahier vert a perdu sa souplesse
Depuis bien longtemps aucune main ne le caresse
Il est écrit à l’encre bleue qui a un peu pali
Les pages sont écornées et le papier jauni
L’écriture si petite dévoile la timidité
De l’écolière sur le papier appliquée
Ce cahier me ramène à cette école de mon enfance
Où les filles étaient séparées des garçons
Où le préau nous abritait quand tombaient des grêlons
Où la cour nous servait pour courir à outrance
Une salle de classe au parquet bien ciré
Des tables pour deux bien rangées, alignées
Un tableau noir où crissait l’ongle de la maîtresse
De grandes fenêtres qui nous invitaient à la paresse
De temps en temps le silence rompu par un rire
Bien vite calmé par un regard sévère
Mais quand les yeux se croisaient on devinait le rire
Des enfants heureux à la vie si légère
Si le cahier a jauni, l’écolière a grandi
Il reste juste un souvenir doux, un peu feutré
Comme une odeur surgie du temps passé
Ou une image fugace qui traverse l’esprit
Le cahier est reparti dormir dans son tiroir
Je suis revenue de l’autre coté du miroir
La magie de l’instant a joué
J’en ai gardé un morceau pour ne pas oublier
Annie
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