Des vagues immensément sombres
Déferlent sur le ciel du crépuscule
En panaches noirs et en volutes
Tourmentées qui forment des spirales,
Océan de vaporeuses matières
Qui moutonnent sous les assauts du vent.
De temps en temps, au travers de la pénombre
Qui voile la terre, de minuscules
Trouées de lumière percent la voûte
Des cieux enfumés. Grand dédale
De roses cuivrés, de feu, d'éclairs
Bleu électrique, violet clair, perçant.
Alors, dans la plaine envahie par l'ombre
Où la forme d'une montagne, telle une péninsule
Dans cette mer d'encre, s'élance comme une route
Qui tend vers l'infini. On n'entend plus que le mistral
Qui hurle comme un lion blessé sur les pierres ;
La nuit se lève, grande dame drapée, car il est temps.
1974
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la petite abeille