Bas les masques !
Bas les masques !
Il ne suffit plus de désirer les frasques
Ou de maudire en sang les impossibles humeurs
Toi et moi nous serons de plus en plus fantasques
Et un jour nous saurons déguster nos bonheurs
Hauts les cœurs !
Désormais au grand jour je vivrai mes rondeurs
Nul n’aura la main mise sur mes appétits d’ogre
Vins et miels me seront comme un appât frondeur
Si tu m’aimes à mon corps ne jetteras l’opprobre
Liberté !
Si le ciel m’appartient la terre m’est contée
J’en serai citoyenne jusqu’aux confins des jours
Voir Venise et mourir mais plutôt y rester
Nos voyages auront la couleur des amours
Soyons fous !
Tu voulais me séduire et m’a mise à genoux
Mais soudain tu me vois en luxure immorale
Mon âme est pure et brille comme mes cheveux roux
Cessons donc au plus vite ces supplices de Tantale
Allons y !
Loin de moi les audaces je n’ai plus qu’une envie
Me blottir en tes mots comme on meurt en Curiace
Oser la liberté et vivre en Ophélie
Partons loin et courons effacer toutes traces.
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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."
Racine, "Phèdre"...