Improbable licorne...A Marie qui me comprend...
Improbable licorne
En un beau baldaquin tu me voudrais câline
Mais mes lèvres asséchées ne sont plus qu’assassines
Incapable d’aimer je ne vis qu’en exil
Dans la perpétuité de ma mort sur le Nil
J’étais Reine d’Egypte et me voilà déchue
Mais vrai j’ai trop pleuré à tous fleuves j’ai bu
Ophélie détrônée je ne sais que pourfendre
Dieu sait quels chevaliers venus pour me surprendre
Toujours j’ai bataillé pour que vive l’amour
J’ai donné j’ai aimé j’ai embrassé toujours
Orpheline de guerre comme un enfant soldat
J’ai vu trop de misère je suis en mal de moi
On me dit que l’on m’aime et j’étouffe engluée
Je vis comme en carême je n’ai plus faim d’aimer
Ne me sens souveraine que blottie en mes mots
Je vis d’encre et de rêves les vers me donnent chaud
J’ai mal choisi mes routes et j’ai le cœur en sang
Jamais plus je le sais je ne prendrai le rang
Je serai l’écrivaine en bohême éperdue
Plus jamais l’âme en peine je ne perdrai la vue
Aime moi si tu l’oses mais reste au fond du bois
En lisière des chênes je t’attendrai mon roi
Improbable licorne enclose et tant blessée
Que mille et une roses ne sauraient me bercer.
----------------
"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."
Racine, "Phèdre"...