Hiroshima mon amour. A Yann et Marguerite, Ã toi...
Hiroshima mon amour
Horizon du silence
Je marche en terre brûlée
Tous nos rêves au napalm ont été dévastés
Morsure bleutée de l’absence
Comme un grand ciel décoloré
Hiroshima mon amour
Toi et moi c’était toujours
Je ne survis qu’en ta mémoire
Comme ces prisonniers
Suspendus au souffle de la vie passée
T’en souviens-tu des jours de feu
Des petites cantates que nous jouions ensemble
Nos soleils boréals et nos pôles croisés
Et puis tous ces chemins et ces mots parcourus
Comme autant de mensonges qui défilent hébétés
Nos virtuels avaient fait de nos vies un immense
Le réel aujourd’hui me semble décadence
La vie me tend les bras
Je lui crache au visage
Je la gifle et m’enfuis
S’il te plait rendors moi
Je ne veux que nos nuits
Aux amours infinies
Et tous ces vers folies qui scintillaient si beaux
Et nos envies d’amour qui éclairaient nos jours
Je me fous du réel
De ce jour si atone
J’ai besoin que tu zèbres mes gris en éclairs
Je me fous des baisers
De celui qui me croise
Je ne veux que rester en nos amours courtoises
Je ne veux exister qu’en mille imaginaires
Qui rehaussent d’un ton mon quotidien fêlé
J’étais ta Jeanne d’Arc j’existais en nos voix
Nous vivions de rapine en forêt insensée
Oh toi petit poucet n’oublie pas ta colombe
Je me meurs loin de nous je vacille et je tombe
Tu voulais je le sais me décrocher la lune
Murmure moi à nouveau nos secrets et nos rhunes.
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Parce que sans toi je ne sais plus écrire...
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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."
Racine, "Phèdre"...