Tout cet avril qui fut le nôtre
Et nos palais et nos mystères
J’en ai perdu le goût des autres
Il est éteint mon réverbère
Des neiges du Kilimandjaro
A la cordillère de nos sens
Tu me faisais voler si haut
J’en perdais toute contenance
Notre printemps a goût d’hiver
Le ciel est bleu comme en enfer
Ils ont tué nos hirondelles
La vie s’enfuit à tire d’aile
On me dit vis va vole et chante
Mais je frémis sous nos tourmentes
Je ne relis que Lamartine
Toute esseulée sous nos glycines
Il paraît que la vie reprendra
Le point du jour serait très tendre
Au vrai bonheur pourrai prétendre
On me dit même « tu aimeras »
Je marche seule en titubant
Toute enivrée de nos paroles
D’aucuns me prennent pour une folle
Oh rendez moi à mon printemps.
(Le premier vers est de Desnos...)
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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."
Racine, "Phèdre"...
