Prisonnière...
Et voilà , c’est fini, je suis emprisonnée.
DĂ©sormais, je ne peux courir sur les sentiers
Et ce corps qui bougeait comme un elfe léger
N’aura plus pour t’aimer un goût de liberté.
On a posé sur moi un carcan de misère
Et je me tiens raidie, droite comme un piquet.
Le moindre mouvement alors me désespère,
J’ai si peur de te perdre que j’en suis angoissée.
Sur ce corset-prison, on a mis des nuages,
Un ciel bleu et partout, posés pour me narguer,
Des Ă©cureuils agiles surgissent sur ma cage,
Semblant me défier dans un joli ballet…
J’ai tant versé de larmes que des rides me viennent.
Mon cœur est fait de plomb, car je sais maintenant
Que dans ma tour geĂ´le je vais garder ma peine
Je ne danserai plus aux abords du printemps…
Pourtant, je me répète que d’autres ont moins de chance,
Mes jambes vont et viennent et mes doigts déliés
Peuvent encore écrire ces mots désespérance
Et poser sur ces pages mes poèmes regrets…
Mes amis me regardent avec un bon sourire
Et si dans leurs regards je vois la compassion,
Je ne les blâme pas et je tiens à leur dire
Que la vie qui me tient m’est encore passion…
Mon amour, tes mains douces serrent si fort les miennes
Tu me dis “Ma poupée tu est belle, tu sais.
Ce soir, dans notre lit tu seras souveraine
Et, avec mes baisers, je vais te consoler”…
Mais je vais profiter de cette ultime chance
Qui me permet de vivre dans un corps imparfait.
J’ai été si heureuse dans mes années d’outrance,
Pourquoi devrais-je alors regretter le passé ?
Je vais rire et pleurer dans les instants de doutes
Et je remercierai la vie d’être enfin prête,
Car l’essentiel ici, et ce, coûte que coûte,
C’est d’avoir un regard refusant la défaite…
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Le peu que je sais c'est Ă mon ignorance que je le dois ....