"J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité."...A Desnos...A TOI...
Nue
Epurée
Sans apprêts
Offerte
Satin blanc de ma peau douce
Perles de jade de mes yeux attentifs
Sourire ourlé de désir
Jarretelles qui claquent comme voilages au vent
Combinaison de soie noire qui descend lentement
Talons aiguilles juchés sur ton plaisir
Tu détailles tu dérailles tu défailles
Je t'affole
Reins cambrés
Plages offertes à ton débarquement
Brèches ouvertes devant tes sens déboussolés
Je descends très doucement vers l'antre de ta vie
Tu dévoiles en gémissant une implosion verticale
Et me supplies déjà d'oser te dévorer
Je joue avec ce qui me comblera
J'explore savamment ce qui te fait frémir
D'indicibles frissons et trémolos étranges parcourent ton corps arc-bouté
Je m'aventure au loin vers tes contrées
Et soudain me retire comme marée profonde
Envie de chevaucher telle elfe déluré
Tes terres labourées de sillons de plaisir
Je me fonds en toi tu cries me retiens me quémandes
Je me déhanche au rythme de tes martèlements
Et chaque soubresaut m'envole et m'éparpille
Mes seins d'opaline balancent
Blanches crinolines
Et cherchent tes lèvres pour s'y presser
S'y engouffrer
Félins, ils se frottent comme chatte câline
Tu les dégustes offerts et mon plaisir augmente
Je supplie me débats j'ai envie de sentir
La pluie d'orage arroser mon intime
Et tu ne m'attends plus tu t'offres et te détends
Ensablée de plaisir comme chaloupe en mer
Doucement je m'évade au son de tes soupirs
Et alanguie je surprends au creux de mes courbes engourdies
La vague immense d'une extase apaisée
Nous voilà deux amants enlacés et comblés...
Soudain le réveil sonne
Joues en feu et corps en flammes je cherche du regard
Un compagnon fantôme un homme un ami un amant
Il faut attendre encore le printemps vient de poindre
Il n'est jamais trop tard
Le réel peut parfois fantasmes et rêves rejoindre.
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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."
Racine, "Phèdre"...