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     Il était là, face à la mer...
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Expéditeur Conversation
alaplume
Envoyé le :  11/3/2009 15:02
Plume de platine
Inscrit le: 4/5/2008
De: GUINGAMP
Envois: 4242
Il était là, face à la mer...
Il était là, face à la mer...

Il se souvenait de ces livres d'histoire, ceux-là mêmes qui racontaient comment l'homme avait assis sa suprématie sur le monde, ou devrait-je dire, sur son environnement...

Les hommes avaient été jusqu'à découvrir quelque galaxie en laquelle ils avaient trouvé d'autres vies: l'homme avait d'ailleurs condamné cette autre vie à disparaître, introduisant en son habitat quelques germes propres à ses caractéristiques, et que seul son organisme d'humanoïde était enclin à reconnaître, et donc à combattre.

C'est au retour de cette épopée intergalactique qu'il se prit à son propre piège: ramenant en ses bagages, un germe encore inconnu, une pandémie terrassa alors la population; nulle intelligence, qu'elle fût cérébrale ou artificielle ne réussit à en déterminer la nature exacte, et ce qui devait arriver arriva: après avoir exterminé les espèces qui l'avaient accompagné au long de son "règne", l'homme avait provoqué sa propre extermination... Ne restait aujourd'hui que ce jeune homme qui ne pouvait que constater.

Il était là, face à la mer, dos au soleil, apercevant son ombre dans le creux des vagues qui venaient lui chatouiller les pieds; elle était le dernier compagnon qui le suivait et pouvait encore lui faire croire en une quelconque présence.

Il se posait des tas de questions, auxquelles personne n'avait songé auparavant et qui, bien entendu, arrivaient trop tard:
Pourquoi en étaient-ils arrivés là? au fur et à mesure qu'il avait exterminé les espèces, l'homme s'était lui-même diminué: à force de réduire le nombre de ses sujets, le maître en devenait moins important... à trop vouloir asseoir une suprématie, il en oublia que chacun jouait son rôle de régulateur.

Il plongea la main dans sa poche arrière et en ressortit une photo, jaunie par des siècles le séparant de l'aïeul qui avait saisi ce cliché; elle était pleine de couleurs, ces couleurs que lui n'avaient connues; il n'avait vécu qu'entre des tours, qu'au travers de longues étendues de bitume... oh! il avait vu un arbre, un jour, dans cet endroit que l'on nomme "réserve naturelle", cette étendue gigantesque pour un lieu de verdure, et qui avait une superficie d'environ 300 mètres carrés...

Ah! si seulement, pensait-il, chaque génération n'avait pas rejeté la faute sur la précédente...A force de s'imposer en victime, chacun avait oublié de réparer les erreurs d'un passé que l'on n'avait pas voulu effacé; on avait bâti des murs sur un sol boueux, et on s'était ensuite plaint que les murs n'avaient pas tenu...

Il était là, face à la mer...

Il aurait voulu s'y noyer, mais les progrès de la science et de la génétique en avaient voulu autrement: après la série de tsunami qui ravagea en partie la surface du globe et qui décima bon nombre de populations locales, on modifia génétiquement les organismes, leur proférant un gène attrapé chez le poisson, de sorte que l'homme était aujourd'hui doté d'ouïes, lui permettant de respirer sous l'eau... C'était d'ailleurs en cette époque controversée où après s'être fait une place, le clonage humain était sujet à des expérimentations génétiques permettant à l'homme de devenir toujours plus résistant et performant.

Il était là, face à la mer...

Il posa ses yeux au loin, sur l'horizon, s'arrêtant au cratère d'un volcan, que le temps avait fini par réveiller.
Il décida de s'y rendre, malgré les journées de jeûn qu'il devait endurer puisque la végétation et les animaux avaient disparu; il ne pouvait que fouiner parmi les ruines laissées par ses congénères...

Son pas était lourd; son ombre le suivait, fidèle...

Il ne pensait plus à rien.

Enfin, il atteignit le sommet du volcan qui, aurait-on dit, l'attendait; il fixa alors l'intérieur du cratère, puis se retourna un instant, jetant un regard circulaire en arrière... le cratère possédait bien plus de couleurs, en son lac de feu, qu'il n'en avait jamais vues. Son regard revint vers l'intérieur du cratère.

Il était las, face à l'amer...

Il joignit ses mains au-dessus de sa tête, imité par son ombre.
Il sourit.
Il s'élança alors en un plongeon majestueux, toujours imité par son ombre avec laquelle il fusionna lorsqu'il atteignit la chaleur brûlante, ce feu qui allait finalement éteindre l'homme, laissant le champ libre à un règne nouveau: celui du néant!



Alain




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c'est toujours quand il est parti qu'on se rend compte que le bonheur était là!

Honore
Envoyé le :  11/3/2009 16:29
Modérateur
Inscrit le: 16/10/2006
De: Perpignan
Envois: 39531
Re: Il était là, face à la mer...
Très agréable lecture qui nous fait partager un avenir qui risque bien de devenir réalité !
HONORE
STANY
Envoyé le :  14/3/2009 18:59
Plume de platine
Inscrit le: 12/9/2007
De: la porte 33 de l'A87
Envois: 2677
Re: Il était là, face à la mer...
Quelle fin amère! Qu'est-ce qui nous attend ?

"Il joignit ses mains au-dessus de sa tête, imité par son ombre.
Il sourit.
Il s'élança alors en un plongeon majestueux, toujours imité par son ombre avec laquelle il fusionna lorsqu'il atteignit la chaleur brûlante, ce feu qui allait finalement éteindre l'homme, laissant le champ libre à un règne nouveau: celui du néant!"
MIETTE
Envoyé le :  18/3/2009 23:16
Plume d'or
Inscrit le: 27/11/2008
De: RENNES
Envois: 679
Re: Il était là, face à la mer...
Un beau texte de science fiction, scandé par le "il était là face à la mer"
qui me fait penser un peu à Barjavel pour la profondeur de sa réflexion.

Tu as raison, l'homme court à sa perte et finira un jour par s'auto-détruire, mais ce n'est pas encore pour demain, quoique...?


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Vous ne donnez que peu lorsque vous donnez de vos biens

C'est lorsque vous donnez de vous-mêmes que vous donnez réellement.

Khalil GIBRAN

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