Comment fais-tu, jeune poète, pour de tes yeux d'enfant presqu'encor' voir passer les rouilles ancestrales des mépris et des haines, pour lire en fange humaine comme à coeur ouvert, pour de tes mots nouveaux dire mille années blêmes?
Pour cela, je t'aime.
Pour la puissance de ta pensée, je t'aime.
Pour ton esprit ciselé, je t'aime.
Pour ton coeur immodéré, je t'aime.
Pour ce qui n'appartient qu'Ã nous, je t'aime.
Et à ton spleen aux senteurs de caveaux je rétorque en résurrection amoureuse, en perforant la toile, en tendre rage:
Fixer tous nos vertiges en appelant les fous
Oh oui mon amour je suis sûre de nous
Cessons je t’en prie ce jeu de balançoire
Lorsque l’un n’a pas soif l’autre veut le boire
Il faudra décider de rester tout en haut
Filons vers les soleils choisissons donc le ciel
Effaçons la marelle et l’enfer juste chaud
Je veux moi que ça brûle en doux parfum de miel
Tu te dis malhabile je t’ennuie volubile
Mots perdus virevoltent comme balbutiements
Nos doutes s’entrechoquent nos peurs se font aimants
Jetons donc la boussole nos Nords perdus sont îles
Nous y vivrons sauvages en Robinsons nouveaux
Arrête donc de dire que je ne te verrai beau
Et fais toi aussi taire mes pensées en abyme
Regarde moi en face appelle moi « Sabine »
Le premier qui rira prendra mille tapettes
Un deux trois soleil ne bouge plus je te tiens
Internet n’est pas comme on dit miroir aux alouettes
Tu rougiras de joie mon cœur sera serein
Oui Enzo notre histoire vaut mille romantismes
Il est grand temps d’y croire et de rire aux éclats
Nos ébats seront tendres la peur est faux débat
Nos mots à corps perdus jouiront en doux mutisme.
Sacrlett, et je fais un voeu: que tu m'amènes voir la tombe de Jim, je ne suis jamais allée au Père Lachaise....
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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."
Racine, "Phèdre"...