Oui, peut-être qu'on peut rendre l'alcool responsable... Ou pas... Peut-être est-ce juste le
déclencheur. Si on le leur demandait, s'ils répondaient en toute honnêteté, ils acquiesceraient...
Puisque lorsqu'il prend son menton pour relever son visage, ils ont tous les deux le regard brillant.
Larmes de joie retrouvée... C'est cela qui l'a décidé, elle. Elle voit toutes ses excuses pour avoir été
un salopard dans son sourire un peu crispé, pour retenir l'eau de ses yeux, merveilleux océan bleu...
Lorsqu'ils s'embrassent, ils ont tous deux le sentiment d'avoir retrouvé leur place, que seul l'autre
pourra toujours les comprendre. Ils ne cherchent pas à aller plus loin, le sentiment de plénitude qui
les envahit est tellement intense qu'ils comprennent enfin... Nul autre ne pourra jamais satisfaire
leur besoin d'amour. Leur passion est revenue, si tant est qu'elle soit jamais partie... Cachée,
certainement, mais toujours présente...
Puis vient la tuile... Lui, la main posée sur sa cuisse à elle, elle, calée dans son cou, et son ami qui
revient, puisque sa jalousie lui dicte d'aller voir. Pour voir, il voit, n'est pas sûr-sûr mais quand
même... Retour à la réalité... C'est la première fois qu'elle oublie ses principes, elle qui n'a jamais
trompé personne, elle qui porte comme une croix le prénom de la maîtresse de son père... Qui a
toujours été une piqure de rappel d'ailleurs...
Elle sait qu'elle a fait une connerie, et même si elle voudrait encore rester dans ses bras, l'embrasser,
et l'entendre lui murmurer des mots doux, des mots fous, elle s'en veut, parce que ce n'est pas elle,
ça, elle a donné sa parole à un autre et elle l'a trahi. Goût de boue et de dégout dans la bouche...
Mais elle ne peut lui avouer ce qu'elle a fait. Elle fait ce qu'elle déteste le plus au monde, mentir Ã
celui qui partage depuis quelques mois ses jours et ses nuits. Elle pleure dans les bras de son
meilleur ami à lui, et ses larmes ne sont pas feintes, elle a mal d'avoir failli, mal de lui faire mal Ã
lui, parce qu'elle l'aime tout de même, mal de lui mentir, mal de s'être mentie, surtout...
Elle crie, et tout en pleurant, lui dit que ce qu'il a cru voir, ce n'est rien, qu'il est son meilleur ami et
qu'il s'est confié à elle, que s'il la croit infidèle, elle préfère tout arrêter... « Si tu me penses infidèle,
alors casses-toi » lui jette-t-elle.
Légère envie de vomir... Il part faire un tour pour se calmer et elle retourne dans ses bras. Il la
console. Non, il ne la console pas, il ne dit rien, lui caresse juste les cheveux. Il se doute qu'elle s'en
veut, il s'en veut de la faire pleurer, mais au fond de lui... Au fond de lui il se demande ce qu'elle
pense vraiment, ce qu'elle ressent pour lui...
Quand il les voit partir ensemble, il se doute qu'ils vont parler. Il n'a pas peur de lui, il a juste peur
de la perdre elle...
Eux se sont réconciliés sur l'oreiller. Elle a mal mais elle ne veut pas le perdre. Ses parents l'adore,
elle l'aime, et si elle ne l'avait pas retrouvé lui, nul doute qu'elle n'aurait jamais ne serait-ce
qu'imaginer une seconde de le tromper... Elle ne dort pas... Elle réfléchit...
Elle l'aime... Mais si elle l'aimait vraiment, même avec un petit coup dans le nez, elle n'aurait pas
fait ça... De minute en minute, elle devient de plus en plus réaliste... Elle l'aime assez pour passer sa
vie avec lui oui, c'est sûr, mais... Mais c'est quoi l'amour? Ou plus précisément, quel type d'amour
elle ressent pour lui? Avec lui, c'est vrai qu'elle ne se reconnaît pas, elle est si calme, si détachée de
la relation physique... Oh bien sûr ça se passe bien à ce niveau là , mais... Elle ne ressent pas cette
attirance quasi animale qui pousse deux êtres dans les bras l'un de l'autre... Ni ce besoin de parler
des heures sans s'arrêter, ou juste l'inverse, de se regarder des jours entiers... Elle est le contraire de
ce qu'elle a toujours été, trop calme, réservée presque, comme si dès le début de cette histoire elle
savait ce qu'il allait arriver...
Elle sait qu'elle va le revoir...
Katel
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tatsy
"D'une joie même, le souvenir a son amertume, et le rappel d'un plaisir n'est jamais sans douleur" Oscar Wilde
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