Plume de platine Inscrit le: 9/11/2008 De: Casablanca. Envois: 6281 |
Souffle de vie. PLOUF, comme un poisson dans l'eau de vos rivages je frétille et échoue parfois me tordant pour retrouver les eaux où la vitesse, mes yeux écarquillés, m'ennivre esseulé dans les profondeurs, cherchant à mes côtés un banc je glisse dans le doux liquide, ressent les vibrations, mes branchies éveillées me renseignent de tous côtés et polissent ma conduite sage,
prudente
et de scélérité en scélérité
je me dirige vers les coraux où foisonnent les sédiments, puis remonte à la surface par une châleur guidée,
en une fraction de seconde,
surgit, gobe les insectes et les morceaux de fruit qui flottent,
bien vite replonge,
parfois entre mes lèvres un hameçon, je traine, avec force, et me débats, ma queue oscillante sous les eaux m'amène sous les racines immergées,
j'enroule votre fil en spirale bien vite, souhaitant qu'il se rompe,
blessé,
me hisse sous quelques feuillages, où les soins de dame nature sauront me faire oublier ma condition,
dans l'ombrage de ces instants partagés, la rivière, puis le fleuve avec force je remonte
à contre courant, pour me retrouver auprès des miens sous les eaux glacées de l'Atlantique,
hier, j'étais libre, aujourd'hui dans votre assiette je gis, en morceaux découpés,
mes petits disséminés dans les eaux se nourissent des morceaux que vent et matière délestent en son fardeau,
en terre je suis à nouveau sédiment une fleur, un arbre se hisse, ouvrant la terre de ses puissantes racines, et l'eau à nouveau,
décuple mes vigeurs,
je suis un souffle de vie
qui dans mon âme éloignée, par nos coeurs rapprochés, nous invitent à sourire puis à nous embrasser,
et fertile pensée,
des pétales de fleurs, entre les feuilles de l'arbre caressées par le gémissement du vent, lavées par la pluie, je coule comme sève, liquéfiée et limpide
sous les châleurs du printemps,
pousse les nuages irrrigués par les océans, pénètre à nouveau la terre, et ruiselle en profondeur dans les antres de la terre, m'engouffre par ses sentiers dans les montagnes et surgit torrentielle, tombe en cascades dans les rivières
contre ses flancs,
humidifie et fertilise les rives du nil, érige des cathédrales, peuplent nos envies, fuit nos efforts, hisse nos tractions, pousse le confort et brise nos carcans,
par la condition des autres, où fleurissent nos vies.
Souffle de vie,
souvenir de nos épousailles, tu surgis malgré moi et fleurit nos retrouvailles, brise nos carcans, dans mon coeur abondemment, ardemment nourrit par nos discours,
souffle de vie,
je te désire,
chaque jour,
chaque instant en mon âme
passionnement.
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