Frédéric Chopin...A toi, pianiste des tempêtes...
Frédéric Chopin…
Lorsque dans moult années tu te verras mortel,
Lorsqu’une de tes femmes aura tourné la page,
Alors te souviendras de ce premier noël
Où vos âmes croisées malgré vos écarts d’âge
Avaient changé soleil et lune au fil des mots.
Lorsqu’un soir sans lumière ton cœur en bandoulière
Aura été berné par diablesse au sang chaud,
Tu sauras en mémoire refermer tes paupières
Pour revoir étincelles de joie éparpillées,
Et jeune cœur d’enfant offert à ton sourire…
Eternelle Ophélie d’allégresse noyée,
Elle savait que tout rêve un jour devient un vivre :
Malgré raisons tristesses et frontières d’effrois
Ses étoiles brilleront d’infini sur ton cœur.
En ce soir où blotti de souffrance oh mon roi,
Tu sauras que l’amour peut guérir toute peur !
Lorsque dans moult années un beau soir de printemps,
Tenant dans tes bras forts une aimée magnifique
Tu garderas mémoire, oh combien tendrement,
De cette promenade au bord des quais magiques :
Vous étiez frère et sœur au-delà des paroles
Et en continents neufs vous chevauchiez les vents ;
Vos sourires échangés devenaient paraboles,
« Ciel enfer liberté » : vous entonniez le chant
Et nulle loi des hommes n’interdirait jamais
Que naisse l’amitié jusqu’aux confins d’étoiles,
Car pures étaient vos âmes et vos cœurs jumelés !
Cristal d’aurores tendres se faisait la Grand voile
D’un galion où pirates adoraient Peter Pan,
Et sur cette île étrange d’un éternel naufrage
Vous deux enfants perdus en de sombres tourments
Rêviez l’Eternité comme un Rimbaud en rage…
Votre moisson de livres de joies et de culture
Grandit au fil des vies et se fit millénaire :
Ses yeux verts et son rire avaient parfum de mûre
De blés doux de regain et de lavandes fières.
…
Lorsqu’un ange terrible enserrera ta peine
Et fera de toi roi un ilote orphelin,
Elle ne te quittera pas et te tendra sereine,
Depuis cieux infinis en souriant sa main :
Du bateau même ivre elle sera capitaine
Et saura te surprendre en mémoire éveillée.
La rencontre arc-en-ciel d’innocents aux mains pleines
Eclairera ta vie d’un soleil extasié.
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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."
Racine, "Phèdre"...
