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     Montparnasse
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Expéditeur Conversation
Domi
Envoyé le :  6/10/2008 9:04
Inscrit le: 6/10/2008
De:
Envois: 3
Montparnasse
J'allais prendre le train, j'étais à Montparnasse
j'admirais la tour lisse, maitresse de la place
quand un esprit Freudien, vint s'emparer du mien
associant l'édifice, au phallus parisien

Quand j'entrai dans la gare, et dans ces flots d'humains
J'ai pensé aux milliards, de graines dont les chemins
se dispersent en bouquet, dans les cryptes des femmes
afin de féconder, de faire éclore une âme

Cette comparaison, était un peu osée
Mais suivant le filon, libérant mes pensées
Je laissai s'exprimer, mes fantasmes supides
qui souhaitaient m'incarner, en spermatozoïde

Comme tous mes compères, je marchais nez en l'air
transportant avec peine, mes trésors d'ADN
Je cherchais le tableau, qui pouvait m'indiquer
le train d'Angers St laud, le numéro de quai

L'ayant enfin trouvé, J'arrêtai un instant
mais alors j'éprouvai, un curieux sentiment
Bien qu'en avance je dus repartir vers l'avant
Comme si mon salut, tenait au mouvement

J'étais comme porté, par ce grand flot bruyant
et pour m'y associer, je me ruai dedans
Enfin je vis le quai, où l'immense machine
calmement attendait, qu'en elle je m'insémine

Sur le marchepied j'eus une certaine émotion
lorsque mon corps fourbu, pénétra le wagon
Le silence y régnait, comme dans un cocon
Tant les velours épais, assourdissaient les sons

Je soufflais et me dis, qu'il était ridicule
de comparer ainsi, ce lieu à une ovule
Mais un autre homme entra, dans le grand véhicule
Il était comme moi, comme une autre cellule

Alors je repartis, dans mes rêves féconds
malgré les interdits, qu'invoquait ma raison
Je suivais malgré moi, l'image embryonnaire
Et puis je n'avais pas, grand chose d'autre à faire

D'autre gens arrivèrent, à leur tour s'installèrent
un grand homme athlétique, une femme très classique
deux jeunes gens à lunettes, qui parlaient de comètes
deux ou trois hommes d'affaires, et quelques militaires

Quelques minutes à peine, et la voiture fut pleine
d'un silencieux panel, de société humaine
L'athlète n'était que jambes, les jeunes n'étaient que tête
et tous ces gens ensemble, constituaient un être

Le convoi s'ébranla, en vibrants soubresauts
en grincements de voie, en saccades et sursauts
Nous vivions l'expulsion de la gare maternelle
Au son des pulsations des roues sur les poutrelles

La lumière extérieure, nous éblouit un peu
sortant de la torpeur, nos regards curieux
Nous étions entourés, d'immeubles audacieux
si grands pour un bébé, si petits sous les cieux

Le convoi lentement s'élançait dans la ville
Et comme des parents, les murs semblaient hostiles
Dressés de chaque côté, comme des barricades
contre la liberté, les désirs d'escapades

Nous avons traversé, à vitesse modérée
la banlieue où se plait, le joli comme le laid
Presque chaque seconde, fut un tableau nouveau
Nous dévoilant le monde, si brutal et si beau

Nous étions partagés, entre nos deux souhaits
Celui de ralentir, pour mieux observer et
celui d'accélérer, pour vite se sortir
de la grande cité, aux horizons fermés

Au bout d'un certain temps, je ne peux dire combien
le rythme nonchalant, s'accéléra enfin
Les murs autoritaires, peu à peu disparurent
Dans les espaces ouverts, le train força l'allure

Grisé par la vitesse, fendant les champs de blé
j'avais le coeur en liesse, mes yeux émerveillés
s'emplissaient des splendeurs, des horizons dorés
qui ondulaient sans heurts, sous la brise de l'été

Mais un petit regret, altérait ma jouissance
celui d'être intégré, au coeur d'une puissance
qui fonçait dans la plaine, et sans contrôle aucun
comme le temps nous entraine, sur les rails du destin

J'aurais parfois souhaité, arrêter la machine
pour à pieds affronter, la pente d'une colline
Mais on ne peut ainsi stopper l'inexorable
du train qui nous conduit, jusqu'au bout de la fable

Il y eu des moments, de ralentissement
il y eu notamment, l'arrêt en gare du Mans
Parfois je regardais, ma montre bracelet
Afin d'évaluer, combien il me restait

Et puis je repartais, la tête dans les images
qui trop vite défilaient, forêts, fermes et villages
Les immenses champs de blé, avaient laissé la place
au bocage varié, aux haies aux prairies grasses.

dans les songes je nageais, quand je me fis surprendre
par la gare d'Angers, où je devais descendre
J'étais un peu frustré, de quitter le convoi
un autre passager, à ma place s'installa

J'espérais qu'il allait comme moi profiter
du point de vue superbe, que cette place offrait
Les bords de Loire avaient, en ce début d'été
encore le vert des prés, qui ensuite blondiraient

Cela faisait pourtant, plusieurs longues semaines
que j'étais impatient, de retrouver le Maine
Mais en sortant du train, un brin de nostalgie
tempéra mon entrain, J'avais peur de l'ennui

Je serais bien resté encore une heure ou deux
à regarder l'été, défiler sous mes yeux,
Le temps, les champs de blés, m'avaient pris de vitesse
ravissant mes pensées, et prenant ma jeunesse.

Je sortis de la gare, et sur la grande place
la vie était tranquille, Paris était bien loin
Je pensai que plus tard, la nuit comme une nasse
envelopperait la ville, engloutirait mon train
Honore
Envoyé le :  6/10/2008 9:11
Modérateur
Inscrit le: 16/10/2006
De: Perpignan
Envois: 39530
Re: Montparnasse
Tout d'abord je te souhaite la bienvenue dans nôtre Oasis où tous les rêves sont permis et je te remercie d'avoir choisi ce poème fleuve qui est une symbiose entre les mystères de la vie et les images que nous offre la nature et tous les artifices créés par l'homme.
HONORE
anonyme
Envoyé le :  6/10/2008 18:04
Re: Montparnasse
je te souhaite le bienvenue sur oasis avec ce joli texte original, au plaisir de te relire
LeCrapaud
Envoyé le :  7/10/2008 2:19
Modérateur
Inscrit le: 6/11/2007
De: Montréal
Envois: 1439
Re: Montparnasse
Quel voyage que ce poème qui démarre de façon embryonnaire, semblant utiliser pour métaphore la rencontre de gamètes pour ensuite accélèrer tel un TGV ralenti nous menant hors de Paris, en route vers la nature, pour finalement nous plonger en pleine nuit!

Belle entrée sur Oasis et avec quel souffle!

LeCrapaud


----------------
Saute crapaud, les chemins sont beaux,
En été y’a pas d’cahots,
L’hiver en bedaine, don daine,
L’été en buggy, don dé.


(Vieille chanson scoute)
LeCrapaud

Foretvert
Envoyé le :  7/10/2008 2:32
Plume d'argent
Inscrit le: 3/10/2008
De: Abscon - Nord
Envois: 406
Re: Montparnasse
J'ai adoré ce voyage que tu m'as fait vivre tout au long de tes quatrains...
Surtout que si le train déraille moi je ne risque rien

Mais franchement respect pour ce poème, je le trouve exaltant


Je te souhaite la bienvenu même si moi aussi je suis encore un embryon dans cette oasis

Cordialement, Mathieu.


----------------
Je suis allé en forêt
Dans un coin isolé
Aucun mal intentionné
N'était là pour souiller
Le fruit de la pureté
Il y régnait la paix
Pour ne pas la gâcher
La forêt j'ai quitté.


Forêtvert (Forever)

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