A Guy, mon ami.
C’était l’été 2005 et très caniculaire
Je surfais sans y croire sur un drôle d’annuaire
Rencontrejuives.com ça pour une goy allemande
Fallait vraiment oser c’était limite contrebande
Regard de braise cinq enfants
Je prétexte recherches DEA
Et tu m’expliques cher ange toute la Torah
Tandis que je nous rêve amants
Paris vaut bien une messe
Tu sais je l’aurais tenue ma promesse
Tant j’eusse adoré être tienne
Pas seulement derrière les persiennes
Toi et moi c’était une vie
Abrégée toute raccourcie
Des bribes d’âmes errantes
Moi la fausse juive en tourmente
Toi feu follet conquérant
Nous parlons tant de nuits au téléphone
Que je nous sens fratrie ton rire adolescent
Tes chansons mes folies ça cartonne
Tu es là en mon cœur
Le jour de ma soutenance
Grâce à toi-même pas peur
J’en claironne à outrance
Et puis parfois ça glisse
Quand la nuit est propice
En murmures et prémisses
De divins vrais délices
Une seule rencontre de vie
Ce café à Vincennes
Nos âmes se sourient
Je m’imagine ta reine
Je sais que tu es lÃ
Si loin et si proche
Pas vraiment un ami plus que ça
Sans peur et sans reproches
Chevalier imaginaire
Prince fantasmé
Compagnon pas ordinaire
Amant inachevé
Tu sais j’en rêve encore
D’une vie avec toi enfin en un seul port
Je nous vois lancer les verres et j’entends « Mazeltov ! »
Mais quand je dis ça toi tu t’sauves
Et tu as raison sans doute
Chat échaudé craint l’eau vive
Ma synagogue espérée sera dissoute
Dans les espérances et j’attendrai passive
Un p’tit café
Un soir d’été
Ce jeu là ne sera pas dangereux
On sera juste un peu heureux…
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