Et par la fenêtre close, la lumière berçait.
Soleil, le prince Démon, princesse il regardait;
Pâle, effrayante chair, il languissait toucher.
"Tu dors rêver de quoi? Et tu frémis, Adèle."
Rayons ardents comme fous, désirant de son sort
Et de la bouche plaisir, de l'odeur de sa peau:
"Pour toi, princesse de glace, mon immortel perdu."
Les feuilles fidèles valets, frappaient à son sommeil,
Les foudres prisonniers, jetaient du cendrier.
Trahi, le père Ciel criait pleurant: Adèle!
Le goût de la chaleur, ses lèvres bénissait;
Adèle sous le tissu, des mains frivoles l'appelait:
"Toi prince Soleil, qui cache mes plus maudits soupirs,
Enlève-moi de ma peau et tue-moi ce désir,
Respire mes frissons, le froid m'a emportée
Caresse mes doigts méchants que ton père a touchés!"
Par les volets ouverts, la lumière mourait,
Soleil, le prince Démon, Adèle il vénérait.
Sucrée et molle chair, des cris lui arrachait:
"Le Ciel, mon père, princesse, naguère il t'a aimée."
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Oana Luce