Mars, acide et capricieux, trottine parmi les bourrasques,
Sous une parure hivernale, il est conquis par le printemps ; dans ses bras enneigés, il séduit plus d'amants que n'en retiendra l'été et ses riches émeraudes ; à moi qui t'aime presque à l'égal de la beauté automnale
(oui, je suis l'époux d'une reine plus fauve),
montre-moi, parmi tes lacs, dans le creux des palais, tous tes secrets d'argent que viendra vêtir le printemps.
Sans être parjure, Mars, puis-je ne pas aimer une maîtresse plus jeune, une fiancée plus hardie, devrai-je abandonner à ta folle saison la paix de mon automne ; et sur les flancs de la colline défoncée par le dégel, parce que tout est bourgeonnant, nous pourrions,
Mars, échanger nos serments, nos mensonges.
Henry-Morton ROBINSON (Le Cardinal)
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Ouvrez l'oreille, chaque mot possède un coeur qui bouge. (Nimier)