Une ride le matin un premier chagrin
Comme l'autre qui s'en va sans tourner la tête
Le jour succède au jour apportant ce mal être
Qui s'installe peu à peu avec le dédain
L'hiver alors s'abat et remplit notre vie
Peu à peu glacés nos corps et nos souvenirs
Désapprennent l'émoi la douceur les sourires
Les portes refermées emprisonnent l'envie
Que reste-t-il alors des rêves du passé
Que reste-t-il des voeux des serments effacés
Alors que plus sournoise encor l'indifférence
Vient murer notre espace et pétrifier nos gestes
Tout est figé sous la neige des apparences
Des saisons et des jours d'autrefois rien ne reste
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Leur toile spirituelle
Je la brise et vais cherchant
Dans ma forêt sensuelle
Les oracles de mon chant
Paul Valéry