L'illusion.
L’ombrelle en dentelle
Dissimula leur visage frêle
sous un soleil ardent
Dotés de longs chapeaux de paille
Ils continuèrent leurs marche
Vers un lointain ombrage
Leur peau ne pouvait plus
Supporter ses rayons incessants.
Ils durent s’avancer prudemment
Loin de cette terre meurtrière,
Vers la rivière
S’abreuver de son eau claire
Quelques gouttes de sueur ruisselantes
Perlèrent de leur front bouillonnant,
Coulèrent au bout des doigts
S’écrasèrent au sol en se dissipant
Formant peu à peu une eau troublante
Leurs visages s’éclairècirent
Ils sourirent, voyant l’eau
Se retrouver à leurs pieds.
Sans hésiter ils se penchèrent
Pour boire de cette eau
Mais seul la terre sèche leur fit voir clair
Que nulle eau ne s’était formée,
Seuls leurs yeux avaient rêvé.
ANGEL
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Tant de mains pour transformer ce monde, et si peu de regards pour le contempler !
Gracq (Louis Poirier, dit Julien)