Le temps passait, les occupations d'Henri étaient toujours les mêmes. Toutes les fins de semaine ses parents venaient le voir avec la camionnette et repartaient le dimanche soir.
Ce qui intriguait Henri c'est que ses parents viennent avec la camionnette qui était plutôt inconfortable au lieu de prendre la Citroen gazogène qui aurait été plus pratique. Ce n'est que bien plus tard qu'il sut pourquoi !
Un beau matin de l'été 1944 les bruits de nombreux véhicules le firent bondir hors de son lit.
Par la fenêtre il put voir des camions et des automobiles arrêtées tout le long de la route. Sur les portières de grandes lettres indiquaient : F.F. I. Des hommes armés portaient des brassards avec le même sigle. Henri comprit que c'étaient "ceux du maquis" qui étaient descendus de la montagne et occupaient le village.
Un de ses copains était en train de discuter avec eux, en un clin d'oeil il s'habilla et le rejoignit.
"Les Américains viennent de débarquer en Normandie, il parait que les Allemands se retirent de toute la plaine et remontent vers le nord ; le maquis va descendre pour libérer la ville!"
A cet instant Henri vit arriver la camionnette de son Père; celui-ci avait aussi un brassard F.F.I !
"Vois-tu, dit-il, si je venais toutes les fins de semaine avec la camionnette c'est que j'amenais des armes et du ravitaillement aux maquisards. Ils m'attendaient sur la route avant le village pour la décharger.Aujourd'hui je suis venu pour transporter des hommes jusqu'à la ville et participer à sa libération !"
Henri était vraiment fier de son Père et il lui dit :"Je voudrais venir avec vous et participer !"
"Tu es trop jeune pour cela, il vaut mieux que tu attende ici que tout soit terminé et je viendrais te chercher !"
Il était déçu, aussi laissant son Père à ses préparatifs il rejoignit son copain qui lui dit :
"Moi aussi je veux descendre pour me battre, si tu es d'accord, j'ai tout prévu, viens avec moi je vais te montrer!"
Il l'amena dans la grange de son Grand-père et derrière des bottes de paille lui montra deux bicyclettes plus ou moins rouillées.
"Voila, avec ça nous n'aurons qu'à suivre le convoi: ils n'iront certainement pas très vite, nous arriverons en même temps qu'eux !"
Henri lui dit "d'accord, mais si nous devons nous battre, nous n'avons pas d'armes !"
Son copain fouilla alors dans la paille et en sortit deux vieux révolvers qui devaient dater de la guerre de 14 !
"Avec ça, même si je ne sais pas trop s'ils marchent, nous pourrons toujours faire peur !"

La nuit fut longue, Henri ne put fermer l'oeil. Au petit matin, trompant la vigilance de sa Mémé, il rejoignit son copain qui l'attendait pour le départ.
Le convoi était en train de s'organiser et Henri vit la camionnette de son Père. A l'avant, sur le toit, ils avaient installé une mitrailleuse, et une douzaine d'hommes armés se tenaient derrière !
L'ordre de départ fut donné. Lorsque le dernier véhicule fut à une certaine distance, les deux compères s'élancèrent sur leur vieux tas de férraille. Jusqu'à la plaine tout se passa bien, puisque la route descendait et ils n'avaient pas trop d'efforts à faire ; ensuite ce fut une autre histoire car les chaines rouillées sautaient sans cesse !
Ils arrivèrent à l'entrée de la ville dans un total état d'épuisement; Sortant leur révolver, comme ils avaient vu le faire au cinéma, ils avancèrent vers le centre d'où provenaient des tirs sporadiques.
Jusqu'ici pas la moindre trace d'un ennemi quelconque !
Arrivés à l'entrée d'un pont ils virent la camionnette du Père d'Henri. Un seul homme se tenait derrière la mitrailleuse. Henri s'approcha et demanda :
"Où est mon Père, il ne lui est rien arrivé de grave ?"
Le F.F.I le regarda en riant et lui dit :
"Non, tout va bien, les Allemands étaient presque tous partis lorsque nous sommes arrivés, seuls quelques miliciens résistent encore; Ton Père est parti à la préfecture où doit se tenir une réunion; il m'a dit, si tu vois arriver mon fils, empêche le d'aller plus loin, je m'en occuperais après la réunion !"

Henri se rendit alors compte à quel point son Père le connaissait bien! Il attendit donc patiemment en se disant que tout de même il avait participé à la libération de "SA VILLE".

HONORE (16/07/07)

merci beaucoup pour cette suite et fin que j'ai beaucoup aimé ,

Cet épisode marque la fin d'un conflit que nous, les anciens, ne pouvons oublier.
Merci pour cette belle histoire Honoré.

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bravo à ton père pour sa bravoure et à toi aussi qui en prenais le même chemin !

merci à vous deux

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https://www.edilivre.com/sur-les-ailes-d-eole-adeline-mela-eolienne.html

Merci Roky 59 et Jedis pour vous êtres intéressés à mon petit récit
Eolienne, je suis heureux que tu ais apprécié. Je vais essayer d'écrire une nouvelle selon tes voeux.
HONORE

je fouille je découvre j'M

superbe récit , du vécu..

amitiés HONORE

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merci Cyrael pour m'avoir suivi dans mon récit.
HONORE