Le Poète,
Me réveille par ses mots
Et raconte son beau pays, son île
J’entends ces chants de douleurs et de prières
Je suis sa lente marche dans les obscurités
Je vois les fonds de cales de ces bateaux de la mort
Et je pleure sur les blessures des hommes
Les bruits de chaines
La marche du temps lent
L’horloge qui trépasse
Dans les souvenirs déchirés
L’âme clouée mille fois au poteau
Il va clopinant
Clopant le vent
Il noie son ombre de martyr
Dans chaque vague venant de lui
La douleur séculaire est au seuil du regard
Le poète se cherche et ne sait où se retrouver
Est-ce dans les cris des chaînes ?
Qu’il rencontrera l’ancêtre mort
Depuis le premier rire de la traite ?
La douleur a un goût de présent
Elle pointe des doigts
Le quotidien d’un passé têtu !
Mais le Poète dit je t’aime O Vie !
Et se noie dans les yeux du pardon
C’est mon cœur qui se serre quand
Sa voix me raconte la souffrance de l’ébène
Une plainte…La soumission, la servitude et j’entends
Le silence de ces bouches et le langage de ces yeux,
Auxquels se marient par des signes, les mains calleuses
Et un matin,
Un drapeau étoilé, d’autres hommes
Dans leur bouche une autre langue
Et tout recommence dans la même misère,
Dans le mystère et l’ignorance
Bibi/Mirabelle 2007
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