Refuge en poésie
La poésie existe encore et existera toujours puisque aucun rideau ne se baissera jamais vraiment sur un spectacle tant qu'il existera une personne pour l'aimer.
Tant pis si les sarcasmes des autres me tuent mais moi, je sais, qu'à poser mes mains sur l'écorce d'un arbre je continuerai de ressentir une joie plus forte que ne sait être forte une vive douleur.
Pour moi, le monde demeure l'aventure de tous, et pas seulement celles de quelques vivants plus ou moins frais. C'est pour cela que j'ai fait la révolution, gémi sous les coups en débarquant en Normandie, peut-être assassiné César ou peint la Joconde. Il semble même à peu près certain, aujourd'hui, que je sois allé sur la lune. Je suis heureux de penser que j'ai encore tant de bibliothèques à dépouiller, de marbres à caresser, tant de vies des autres à vivre pour continuer à vivre la mienne. La tête me tourne. Je viens de relire «qui se souvient des hommes» de Jean Raspail et je vais mettre en chantier «Je connais des îles lointaines» poésies complètes de Louis Brauquier.
Il n'y a pas besoin d'avoir beaucoup de science pour comprendre que malgré les désordres de la terre, tant qu'un peu d'herbe continuera de pousser et que l'on saura prendre encore le temps d'en être émerveillé, rien n'est désespéré.
Pour moi le compte à rebours d'Icare a commencé mais sur les ailes la cire tient encore. Même si le feu de cent mille soleils se rapproche.
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"Ce qui a le moins vieilli en moi c'est ma jeunesse"...Et il escaladait l'échelle appuyée à rien pour aller marier une girouette au vent