Et la muse rougit… S’échappe du papier,
Ta plume dans la mienne animant le passé
Comme une friandise, acide au goût de miel;
La saveur d’un baiser conjugué au pluriel.
De la folie sans doute et pourtant cette page
Tourne au rythme innocent d’un quelque enfantillage;
Ô si bel adultère offert à l’écriture…
Que mes doigts en réponse arrachent ta ceinture !
Des mots en l’air, jetés, à l’appel du miroir
Où le désir reflète à peu près cette histoire :
Puisque le cœur s’affole au risque d’un fantasme…
Ressens-tu, dans nos vers, déjà trembler l’orgasme ?
Descendre de ton cou, deux trois rimes perdues,
Plus bas… Hâtant mon souffle à nos corps presque nus;
Plus bas, enfin… la chute, en éclat littéraire,
Pourrait bien remonter onze années en arrière.
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.