À celles et ceux qui viendront découvrir ce petit poème récréatif, car la contrepèterie est bien un jeu poétique qui joue sur l'inversion de deux lettres (ou de deux syllabes), je recommande, lors d'une première lecture, de le lire normalement dans un premier temps, tel qu'il est écrit.
Lors d'une seconde lecture, il suffit d'inverses le lettres qui sont entre parenthèses pour découvrir le sens assez gaillard sous-entendu dans la manipulation des mots. La contrepèterie est drôle en ce qu'elle recèle, derrière le masque de la bienséance, une phrase plus triviale à l'état virtuel. Bonne lecture !
Pour plus d'aisance de lecture, ci-dessous, le poème normal. La seconde version avec les () mettant en exergue les contrepèteries fait suite.
BOL D’AIR
Poème en contrepèteries
Saison belle qui passe et ce doux mois me plaît ;
Formidable bol d’air que le breuil vocalise
Quand le vent toujours siffle et parfois s’éternise ;
Noble beauté de site à priser sans délai.
Aux faveurs d’une sente en la terre promise
Qui s’ouvre sur un lac : les berges sont à vous ;
Et passer de la crête à l’abime est de mise ;
Que j’aime ces ravins aux berges en dessous.
Le soir, comme il fait froid lorsque le temps se glace
Et met à l’horizon le couchant en valeur…
Tel un coureur de fond qui, transi, se déplace,
Je franchis le coteau près du pont, en sueur.
ANDRÉ
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BOL D’AIR
Poème en contrepèteries
(S)aison (b)elle qui passe et ce d(ou)x m(oi)s me plaît ;
Formidable bo(l) d’ai(r) que le breuil vocalise
Quand le v(en)t toujours s(i)ffle et parfois s’éternise ;
Noble (b)eauté de (s)ite à priser sans délai.
Aux (f)aveurs d’une (s)ente en la (t)erre (p)romise
Qui s’ouvre sur un lac : les (b)erges sont à (v)ous ;
Et passer de la crê(t)e à l’abi(m)e est de mise ;
Que j’aime ces ra(vi)ns aux (b)erges en dessous.
Le soir, comme il fait froid lorsque le (t)emps se (gl)ace
Et met à l’horizon le cou(cant en (v)aleur…
Tel un (c)oureur de (f)ond qui, transi, se déplace,
Je franchis le (c)oteau près du (p)ont, en sueur.
ANDRÉ
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Citation :
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André LAUGIER)