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L’INTRIGUE DE SERVICE
C’est un Samedi pépère. Une fois remis à neuf, requinqué par un bon casse-croûte en tête à tête avec Médor, je gratouille au jardin. Tout pousse, c’est le printemps, et particulièrement ce dont on ne veut pas… Retour au salon et charentaises ; pas de sortie prévue, alors lecture : science-fiction et héroïc- fantasy. J’adore mais ce n’est pas l’essentiel de mes goûts littéraires. Plateau TV pour la soirée. Avant, un zeste de ménage ; d’habitude, je le fais en grand les jeudis …
Dimanche matin, on sort « en ville » en compagnie canine. La Dépêche sous le bras, direction bistrot tabac où je vais retrouver mes potes autour d’un petit noir. Très sage le chien-chien et donc admis ; on discute: foot, politique et potins. Il y a un petit entrefilet sur la page locale, au sujet de l’intervention gendarmique de la veille. Rien de plus que nous ne sachions déjà …
Je reste intrigué. J’ai, bien sûr, dans l’océan de mes qualités, un petit défaut, enfin, si l’on peut dire : Je suis très curieux, pas jusqu’à l’indiscrétion, mais j’aime bien savoir le pourquoi du comment des choses… Et coup de bol ? Qui entre et commande un thé-citron ? Amandine Donadieu, une copine de communale, conseillère, déléguée à la culture, sévit au comité des fêtes, et surtout correspondante de la Dépêche pour la vie locale.
- Salut !
- Salut ! Bisous, tu peux t’asseoir.Â
Je. Passées nos nouvelles croisées : boulot, santé, amours, je pousse le canard et affiche ma soif d’infos. Curieux, non ? Pourquoi venir ici ? Oui, elle a entendu parler. Il s’agirait d’un type, PDG des enseignes Mondavous, Toulouse, Agen et Montauban, Vincent Lebreuil. Il aurait affiché des intentions suicidaires. C’est sa petite amie qui a alerté la police. Une Caroline Mercier. Elle était en déplacement professionnel aux US. Pas de réponses à ses messages depuis une dizaine de jours avant de trouver une lettre préoccupante chez elle, à son retour. Consultés, les magasins n’avaient pu joindre le Boss depuis la même date. La gendarmerie a fini par prendre en compte la main courante traitée en « disparition inquiétante » et la procédure de recherche qui va avec, ayant notamment constaté que son 4X4 n’était plus chez lui.
Et de conclure :
-De toute façon, s’il est dans le lac, il finira bien par remonter ; si c’est une fugue, il va revenir ; et s’il a choisi de disparaĂ®tre, on classera dans quelques temps…Â
Formules lapidaires, non ? C’est tout Amandine !
Le reste du dimanche sera bien rempli : Il y a un grand tournoi de judo. Un repas frugal, Médor, tu gardes ! Rendez-vous à la salle omnisports. Modeste ceinture noire, retiré de la compète, je donne un coup de main : échauffements des enfants, arbitrage et tenue de table en alternance. Bonne ambiance, conviviale et riche d’amitié. Je prends plaisir au contact des champions en herbe. Il faut leur faire trouver le juste équilibre entre la hargne de vaincre et les bonnes manières, bien codifiées dans cette discipline. Le fair-play, quoi ! Et surtout leur faire oublier les encouragements assassins de certains parents. On termine par des katas et je tire dans quelques combats de démo. Après le palmarès, il faut tout plier, et là , il y a nettement moins de monde. Je rentre tard, complètement lessivé…
Parceval
A suivre