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     Une vie, ma vie ( 4 récits hors livres de : De bâbort à tribort )
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Expéditeur Conversation
momolemarin
Envoyé le :  10/2/2024 0:04
Plume d'or
Inscrit le: 15/8/2010
De: Orléans
Envois: 1603
Une vie, ma vie ( 4 récits hors livres de : De bâbort à tribort )

Voila, j'ai bien cherché. Voici 4 histoires retrouvées dans mes papiers qui ne sont pas dans mes livres de marin. Les voici


Ho hisse, alors tu montes?
Dans ce port de l'île de la Réunion à La Pointe des Galets, il nous était interdit de passer la porte du port après minuit accompagné d'une personne du sexe opposé,
A chaque fois que nous accostions ce port c'était pour une quinzaine de jours minimum.Tout le monde avait ses petites combines pour ne pas se faire avoir par cette dure obligation de rentrer seul après l'heure.
Un collègue avait détourné le tampon du Commandant et avait fabriqué une fausse invitation pour se rendre à bord à toute heure du jour ou de la nuit, même accompagné. Une telle missive signée par un Commandant valait tout l'or du monde. Jamais ce faux laissez-passer ne fut contesté.
Pour ma part, j'avais camouflé une échelle dans un hangar avec ouverture sur le chemin du port
De cette façon, lorsque l'heure était passée, je rentrais seul, courais dans la remise installer l'échelle et faisais signe a la demoiselle de monter ainsi me rejoindre au nez et à la barbe des gardiens.
Sauf qu'un jour, plutôt une nuit, ma compagne fut incapable de monter à l'échelle, par vertige ou soûlographie peu importe, il me fallut ressortir, l'aider à monter et rentrer à nouveau.
Le peu de temps que je la laissai seule, elle était déjà en train de se faire embarquer par un autre marin, même pas de notre bateau.
Se faire ainsi prendre sa prise si près du but, il n'en était pas question. Je n'eus pas beaucoup de peine à récupérer mon bien, mes cent kilos et mon mètre quatre vingt dix y étant pour beaucoup.
Se battre comme un chiffonnier pour une fille, on se serait crus au temps de la préhistoire! Marseille,

Rue Thubaneau près du vieux port.
Un soir, je discutai à la terrasse d'un café avec une prostituée sur le vieux port. Cette fille m'expliqua ses trucs et astuces pour appâter le client
-" Dans les années cinquante, je tapinais au coin d'une rue, entendant le pas d'un homme qui se rapprochait, je pensais en moi-même:
Ma belle, si tu veux faire plaisir à un futur client, dis-lui que c'est un beau blond, dans tous les cas il sera flatté, surtout s'il n'est pas blond".
Sitôt pensé, sitôt dit, le pas se rapprochait de plus en plus. Au moment où il allait tourner et se trouver nez -nez avec moi, je lance:-« tu montes, beau blond? »
J'avais tout faux mon pauvre Maurice, la voix me répond:
-« Madame, moi y en à pas être beau blond, moi y en à être un grand sénégalais. Tu parles d'une bourre! J'avais l'air malin ».
La soirée était propice aux confidences, je lui en racontai une aussi sur ce qui m'était arrivé personnellement dans ces mêmes lieux, quelques mois plus tôt.
-« Un soir, je n'avais pas envie d'une fille, j'étais juste sorti pour boire un coup. Je me retrouve dans ce quartier où nous sommes. Une de tes collègues se pointe devant moi et me sort tout de go. 'Tu montes avec moi grand blond?'
Je te le répète, ce soir là je n'étais pas intéressé par la bagatelle, je lui réponds en prenant l'air le plus con possible, 'Monter où, et pour quoi faire? »
Ma pauvre elle était vexée à mort. Elle m'a mis une de ces gifles en me traitant de tous les noms en hurlant qu'il ne fallait pas la prendre pour une corme.
Je m'en suis longtemps rappelé. Cela m'apprendra!
Ainsi se passaient entre autres, nos soirées d'escales entres deux traversées du bout du monde.

Au fond à droite.
Une fois, à Madagascar, chez une ramatte* qui voulait bien m'accueillir pour la nuit, je demandai où étaient les toilettes pour une grosse commission.
Elle eut l'air gênée, sembla ignorer ma question, mais devant mon insistance à vouloir à tout prix ce lieu d'aisance, elle me tendit une clé, du papier hygiénique et une lampe tempête.
Devant la porte de sa maison, elle me désigna sur la place du village une cabane à une vingtaine de mètres. Je pensais en moi-même, ce n'est pas au bout du couloir à droite, mais au fond de la cour à gauche.
La cabane était cadenassée par une chaîne énorme et un gros cadenas. Une fois dedans, je dus bien admettre que c'était des cabinets. Mais horreur, envahis par des centaines de cafards plus gros les uns que les autres. II y en avait partout, certains tombaient même du plafond, apeurés sans doute par ma lumière.
Je compris pourquoi ma compagne d'un soir avait été réticente pour m'y envoyer, mais il fallait bien y faire ce pourquoi j'étais venu.
De tout le temps que dura la délivrance, je remuais ma lampe autour de moi pour faire fuir les indésirables locataires de l'endroit
C'était des W C à la turc bien sûr, cela aurait été trop beau que je sois assis pendant le supplice,
Je quittai mes compagnons d'infortune sans regrets, me promettant à l'avenir de prendre mes dispositions à bord, pour éviter par la suite ce genre d'incident.
*Ramatte: Nom donné aux jeunes filles malgaches par les blancs.

Les beaufs ennemis.
Deux sœurs, mariées avec deux marins qui, sans en être à se détester vraiment ne se privaient pas pour s'envoyer des piques blessants à chaque instants. Témoin cette histoire:
Un jour, une des sœurs invita l'autre à déjeuner avec son mari. Le repas se passa assez bien, et à la fin, le maître de maison se vanta d'avoir, tout seul, changé le parquet de sa salle à manger, et d'être assez content de lui, vu le résultat du chantier.
L'autre regarda sans enthousiasme le travail de son beau-frère et ne fit aucun commentaire. Il demanda simplement où il pouvait se procurer les mêmes matériaux, et l'histoire s'arrêta là.
Quelques semaines plus tard, ce fut l'inverse, l'autre couple était invité à son tour. Repas tranquille, sans histoire, et le mari invité demanda à aller aux toilettes.
A son retour, le maître des lieux lui demanda s'il n'avait rien remarqué. Devant la réponse négative, il remmena et lui fit voir le sol des W. C.
- " Regarde bien par terre, c'est le même parquet que celui que tu as dans ta salle à manger, je trouve qu'il fait mieux ici". Ce qu'il faut traduire par:
Grand couillon, ce que tu trouves beau pour ta salle à manger est tout juste bon pour mes chiottes. Quelle famille!
Sybilla
Envoyé le :  10/2/2024 23:47
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95621
Re: Une vie, ma vie ( 4 récits hors livres de : De bâbort à tribort )
Bonsoir mon oncle Maurice,

Merci pour ces 4 récits intéressants !



Belle soirée mon oncle Maurice !
Toutes mes amitiés à Sylvie
Gros bisous à vous deux
Sybilla


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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rêve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)

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