Plume d'or Inscrit le: 15/8/2010 De: Orléans Envois: 1602 |
Ouvrier pensionnaire. Bonne table, bonne couche ATTENTION CARRE BLANC Ouvrier pensionnaire. Bonne table, bonne couche
A vingt quatre ans, je travaillais dans une usine de fabrique de rondelles et de boulons, petit village près d'Orléans, à vingt kilomètres de la Ferté St Aubin, Je partais tous les matins de bonne heure, avec la gamelle préparée par ma mère, pour le repas du midi. Contre la prise d'une boisson dans le Bar-hôtel-restaurant du patelin, j'avais le droit de me faire réchauffer le repas. Cela dura quelques semaines. Sympathisant avec un collègue de travail, il voulut bien me prendre en pension complète chez lui, du lundi au vendredi. Les deux repas et le petit déjeuner compris. Après nous avoir mis d'accord sur le prix, il me fit visiter sa maison, et je rencontrai sa femme pour la première fois, Petite bonne femme douce, gentille qui fut enchantée par l'idée de son mari. J'allais donner un souffle nouveau à la maisonnée, en côtoyant les quatre enfants du couple, (trois garçons et une petite fille). Tous furent enchantés également pour ce nouveau copain locataire qui allait égayer leur vie. Un bon mois se passa sans rien d'extraordinaire mais, peu à peu, à force de côtoyer cette femme si douce, si gentille, un jour où elle devait être en manque d'affection, arriva ce qui devait arriver. Je la pris dans mes bras et l'embrassa amoureusement. Elle ne fit rien pour se soustraire à l'étreinte, bien au contraire, elle en redemanda. Depuis ce jour tout alla très vite pour nous deux, dès que nous étions sûrs d'être seuls, ce n'était qu'étreintes et attouchements coquins. Au fur et à mesure que notre passion prenait de l'importance elle me raconta sa vie amoureuse avec ce mari, père des quatre enfants, -"Jamais je n'ai eu vraiment d'attirance envers lui m' avoua-telle, les enfants sont venus comme ça. Même la dernière, il a dû me la faire dans un demi sommeil, je ne m'en rappelle absolument pas". La pauvre, toute cette vie sans amour vraiment! Elle pouvait m'adorer, je lui donnai en quelques mois ce qu'elle n'avait pas eu en quinze années de vie commune. Notre imagination en recherche d'amour n'avait pas de limite. Pratiquement chaque nuit, elle se levait pour faire rentrer le chat de la maison qui miaulait à la porte. Au retour, elle se trompa de lit et se glissa à côté de moi qui dormais pourtant avec le grand fils. Elle lui tourna la tête de l'autre côté de nous en la maintenant avec sa main pendant que je la besognais... tandis que nous entendions ronfler le mari dans la chambre à côté. Au petit déjeuner, elle descendait toujours la première préparer le café, je la rejoignais et, pendant tout le temps que nous entendions le bruit du rasoir du mari à l'étage... sur la table de la cuisine. Pour la communion du petit dernier, je fus invité comme faisant partie de la famille (tu parles!). Pendant le repas du midi, elle était assise en face de moi, sa mère à côté d'elle. Avec mes grandes jambes, je lui faisais du pied tout le long du repas. A un moment donné, je me penchai pour je ne sais plus quelle raison et, horreur, je me rendis compte que depuis le début, je faisais du pied à ... sa mère, qui, certainement enchantée de la chose n'avait pas bronché. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Un mercredi, le plus grand des fils encore dans la maison, (les autres étant partis soit au patronage soit au catéchisme) me vit sortir à poil de la chambre de sa mère. Je réussis à le convaincre de ne rien dire à son père lui prétendant que je ne pourrais plus jouer avec lui et ses frères et sœur, il tint sa promesse pendant près de deux mois. Toujours en pension chez lui, nous faisions d'avantage attention sa femme et moi. Un beau jour, quand même j'aperçus un changement dans l'attitude du père. Je savais qu'il le savait, mais lui ne savait pas que je savais qu'il le savait (vous suivez toujours?). Cela dura encore un bon mois mais, il avait dû préparer son heure de vengeance car, un jour que j'étais de congé, il me fit savoir que je devais me rendre rapidement chez lui pour des choses importantes me concernant. L'heure de vérité avait enfin sonné. Moi, inconscient, je me rendis au rendez-vous, alors qu'il aurait très bien pu être derrière sa porte avec un fusil. Il me reçut, sans fusil, mais rouge de colère. Il me déballa tout d'un seul coup: que j'étais un grand dégueulasse d'avoir fait cela, après tout ce qu'il avait fait pour moi. Sa femme, à côté de lui ne disait rien, n'osant même pas me regarder. Dans son esprit, elle perdait son jeune amant, c'est tout ce qu'elle voyait. Le mari, une fois sa colère passée me proposa un marché. -"J'ai un crédit pour cette maison, si pendant six mois tu me donnes cinq cent francs par mois, je ferme ma gueule, sinon j'écris une lettre à ta future belle-famille pour expliquer ce que tu as fait". Je n'osai pas lui dire non sur place, je pris le peu d'affaires m'appartenant, et je quittai cette maison à la couche si accueillante pour ne plus jamais revenir. Dès ma semaine de congé terminée, je démissionnai de mon travail, pour ne pas me retrouver face à mon rival, et je me mis à rechercher du travail sur Vierzon, ville de ma fiancée. Le salaud tint parole, un mois après notre discussion houleuse, ne voyant pas de chèque ni de mandat venir, il écrivit sa fameuse lettre et, pendant une quinzaine de jours, fiancée et futur belle-mère me firent la gueule, en faisant comprendre quand même que le procédé du chantage était honteux. Cela s'arrangea quand même, car quelques mois plus tard, j'épousai celle qui allait devenir ma première femme et me donner mes deux premiers enfants.
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