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     Hôpital militaire à Bourges, l’armée
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Expéditeur Conversation
momolemarin
Envoyé le :  3/2/2024 1:10
Plume d'or
Inscrit le: 15/8/2010
De: Orléans
Envois: 1603
Hôpital militaire à Bourges, l’armée


Hôpital militaire à Bourges, l’armée

Bon pour le service
Avant de partir pour l'Allemagne faire mon temps d'armée, je passai quinze jours en observation à l'hôpital militaire de Bourges/ pour un souffle au cœur détecté lors de mes trois jours.
Depuis ma plus tendre enfance, dès que je faisais trop d'efforts, j'étais essoufflé et il m'était impossible de faire quoi que ce soit avant une période plus ou moins longue de repos.
En fin de compte, à Bourges, on détecta un shunt gauche droit, c'est à dire un léger passage infime entre le ventricule gauche et le droit.
Le sang dans mon cœur ne prenait pas le chemin habituel, et à la longue, sous l'effort, la fatigue se faisait sentir.
Rien à faire sinon l'opération, mais comme me dit le toubib militaire, si vous êtes arrivés à vingt ans avec cette anomalie, c'est que vous pouvez vivre encore au moins autant. (On en est déjà à trois fois le pronostic!).
Donc, j'étais bon pour le service, mais classé E 3 à savoir; exempt de marches forcées, de sports violents et de grandes manœuvres.
Cela ne m'empêcha pas de faire tout mon temps d'armée dans les transmissions avec en final le grade de Caporal instructeur transmissions.
Déjà à l'hôpital, je faisais partie du contingent et, dès ma sortie après les quinze jours d'observation, je rejoignis directement mon unité à Saarbourg par le train avec un bon de transport en poche.
Cela me dispensa des brimades des premiers jours par les gradés instructeurs.
Les sévices infligés étaient complètement débiles et aucunement flatteurs pour l'armée française. En fin de journée, sur la place d'arme, tous les bleus au garde-à-vous devaient crier à tue-tête.
-"Brigitte Bardot est une belle fille, mais je suis trop moche pour me la faire".
Me connaissant, je ne sais pas si je me serais plié à cette grosse connerie. Durant les quatre mois de classes, pendant que mes camarades de la 63/2A crapahutaient dans la boue aussi bien de jour comme de nuit, j'étais tranquillement assis en salle de cours, un casque sur la tête où, pendant des journées entières, je devais noircir des cahiers de groupes de mots reçus sous forme de Ta et de Ti (point et trait).
Au bout des quatre mois, on passait l'examen final. Mes bonnes notes obtenues me permirent de passer caporal d'office et, pour la première fois une permission de quinze jours me fit revoir la France.
Il n'est pas question ici d’embêter le lecteur avec des récits de bidasses sans intérêts, c'est pourquoi je ne m'étendrai pas trop sur mon temps passé à l'armée. Quelques faits quand même qui méritent d'être cités:
- De temps en temps, les Commandants des casernes des FFA faisaient des concours de transmission inter-armée.
Cela consistait pendant des heures entières à ne communiquer que par graphie, et l'unité qui était la plus compréhensible était déclarée vainqueur.
Donc, dans un rayon de cent kilomètres (portée maximum de nos émetteurs-récepteurs) il n'était pas rare de recevoir des coups de téléphone pour nous demander si tel jour, telle heure nous serions intéressés pour une rivalité sur les ondes.
Les refus étaient très rares, chacun voulant se mesurer aux autres.
C'est ainsi qu'un jour, notre Commandant proposa à une caserne voisine un match amical.
La réponse ne se fit pas attendre, mais comportait un bémol.
-"D'accord pour la rencontre, à condition que le caporal Renard ne soit pas en compétition".
Ma renommée, connue de tous avait passé les frontières, personne ne voulait se mesurer à moi.
Hors course, je fus désigné pour superviser le duel. La gloire quoi!
- Cabot (caporal), je devais un soir, sur l'ordre du juteux (adjudant)
désigner une équipe de douze personnes pour la corvée de pluches du lendemain.
De chambres en chambres, déjà une dizaine de volontaires consentants ou non.
Avisant une jeune recrue, je lui lançai la phrase habituelle:
-"Toi, corvée de pluches demain à neuf heures aux cuisines".
Je ne m'attendais pas à la réponse qu'il me fit.
-" Mon caporal, je suis noble, je suis monsieur De, et il me serait très désagréable de me mêler à ces gens pour une corvée de ce genre",
Je n'en croyais pas mes oreilles. Il fallait faire comprendre à cet individu le sens déplacé de cette réponse en ces lieux.
Il me lançait des De, j'allais lui en donner.
-"Monsieur De mes Deux, vous serez De corvée De chiottes Demain à Deux heures, en plus de votre corvée De pluches, rompez,
Non mais!
- Une autre fois, le juteux manquait de caporal instructeur pour la formation du maniement des armes des nouvelles recrues.
Il me fît part du désir qu'il avait de me mettre pour une fois seulement, avec une classe de bleusailles afin de leur apprendre à tenir un fusil.
Je l'avais pourtant prévenu:
-"Mon adjudant, je ne me sens pas du tout capable d'assurer ce cours, il n'y a vraiment aucune comparaison entre un manipulateur morse et un fusil".
-"Exécution ou vous me ferez quatre jours", fut sa réponse;
Il l'avait voulu. Rassemblant les nouveaux dans une salle de cours je commentais en leur montrant un fusil.
-« Un fusil comporte deux parties, ce bout-ci est le fu, et celui-là le sil ».
Mon cours ne dura qu'une petite minute, Je n'en dis pas plus, le juteux que je n'avais pas vu dans le fond de la salle m'ordonna de stopper tout de suite, m'assurant que c'était lui-même qui assurerait le cours.
fl n'y eut aucune suite à ma leçon massacrée, le gradé ayant peut-être compris que je ne serais jamais qu'un instructeur transmission, et rien d'autre.
Ce fut quand même cette passion qui me valut quelques jours de tôle.
Libérable une dizaine de jours plus tard, je fis encore des cours de lecture au son à des futurs transmetteurs.
Il y avait deux possibilités de formation.
Soit envoyer une bande préenregistrée et passer de tables en tables pour voir les fautes commises, soit je restais à mon bureau, et c'est moi-même qui envoyais des phrases ou des groupes de mots à tout le monde.
Lassé par les phrases types à transmettre, ce jour là, je voulais innover, mal m'en prit.
Je tapai des phrases sans queue ni tête, et même des choses hostiles à l'armée et à mes supérieurs.
Trop absorbé par mon travail, je ne vis pas le capitaine entrer. Il aurait regardé un élève médiocre qui ne prenait qu'une frappe sur deux, il n'aurait pas pu comprendre le sens des phrases, mais manque de bol pour moi, il se mit derrière mon meilleur élève qui ne manquait absolument rien.
Voila ce qu'il déchiffra en même temps que celui qui notait si assidûment:
-"Aux chiottes l'armée, les supérieurs sont tous des cons...
Il va sans dire que l'élève qui avait si bien pris ce message ne fut nullement inquiété, ce n'en fut pas pareil pour moi.
Le capitaine s'en alla se plaindre au commandant et, pour la première fois, je gouttais au trou pour quinze jours. (Le niouf aurait dit Pierre Palmade)
Il était prévu que nous soyons rendus à la vie civile dix jours plus tard, j'avais chope quinze jours.
Le commandant m'expliqua que je ne serais libéré qu'à la fin de mes jours de tôle, sauf si je renonçais à mon grade de caporal, dans ce cas je partirais en même temps que mes camarades.
Un grade pour cinq jours de gagné, qu'auriez vous fait à ma place?
Je déchirai mes deux galons devant mon supérieur ahuri, et c'est ainsi que je fus libéré comme tout le monde, le jour prévu.
J'ajouterais pour finir que, parti pour dix huit mois, les lois changèrent pendant mon incorporation sur le temps d'armée, et je fus libéré au bout de seize mois.
C'était toujours cela de pris

Sybilla
Envoyé le :  3/2/2024 4:29
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95621
Re: Hôpital militaire à Bourges, l’armée
Bonsoir mon oncle Maurice,

Je reviendrai te lire en entier demain.

Merci pour ce récit !



Belle soirée mon oncle Maurice !
Toutes mes amitiés à Sylvie
Gros bisous à vous deux
Sybilla


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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rêve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)

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