Plume d'or Inscrit le: 15/8/2010 De: Orléans Envois: 1603 |
Mon côté Colombo. Mon côté Colombo.
Être responsable des horodateurs de la ville d'Orléans n'était pas une mince affaire. Il fallait qu'ils soient toujours en état de marche, nettoyés de tous les tags, le vandalisme aussi était fréquent. J'assurais ma tâche avec passion et dévouement. C'est moi et mon équipe également qui assurions la collecte, deux fois par semaine. Assermenté par le préfet, je me devais d'être intègre dans ma fonction donnée. Un grand livre de compte, tenu avec soin me permettait de voir l'évolution des recettes. Hors, un beau jour, je m'aperçus que sur une certaine zone, la courbe sur mon graphique, tendait à descendre plutôt que, sans monter devait au moins être stable. Avant d'en parler à mes supérieurs, je menais ma propre enquête. Il ne me fallut pas longtemps pour m'apercevoir que mes courbes de recettes baissaient seulement quand un certain individu de l'équipe faisait la collecte. Il faut également que j'explique le fonctionnement complet d'une collecte. Les deux hommes qui, avec le chariot collecteur ramassaient les sous, devaient se rendre dans les locaux de la marie. Là , des machines recevaient le chargement de pièces, les comptaient et les mettaient dans des sacs suivants la nature des pièces.. La présence humaine était uniquement présente pour alimenter les machines, trier les fausses pièces où défectueuses et remplir les papiers. Ce comptage se faisait avec un type de la mairie et un gars de mon service. A la fin, les comptes devaient être corrects entre les deux parties, chacun comptait de son côté Quand le résultat était bon entre les deux hommes, un bordereau était rempli. Mais, entre le ramassage, le tri et le comptage, des personnes mal intentionnées pouvaient, sans se faire voir du collègue dissimuler quelques pièces. C'est justement ce que j'avais découvert sur mes courbes de graphiques. Après être vraiment sûr d'avoir découvert le coupable, j'en parlais à mon supérieur. Là , on m'expliqua que, sans ne pas me croire, il fallait le prendre sur le fait. Un plan fut alors élaboré. Je connaissais un ingénieur du CNRS qui me fournit un tube de fluorine. Un produit qui servait entre autre à voir le cheminement d'une source d'eau souterraine. On jetait ce produit dans une source visible et, on repérait aux alentours si une eau fluorisée réapparaissait, On savait alors que cette résurgence était bien la source d'origine. Donc, ce produit passé sur quelque chose, une fois sec, était totalement invisible. Par contre, trempé dans l'eau, cela devenait fluorescent. Un soir après le travail, accompagné d'un employé du service comptable, également assermenté, nous avons, dans la zone que devait faire le lendemain mon suspect, collecté quelques horodateurs, passé toutes les pièces au produit et, une fois sèches, nous les avons remises dans les horodateurs. Le piège était tendu. Le lendemain, la collecte s'effectue convenablement, les bordereaux me sont remis. Je constate bien sûr des chutes dans mes courbes... Le lendemain encore, notre suspect fut suivi toute la journée par un agent en civil. Dès qu'il achetait quelque chose, café, journal, courses diverses, l'agent sans se faire remarquer de l'individu demandait les pièces au commerçant, en contre-partie bien sûr d'autres pièces. Le soir, nous avions une bonne dizaine de pièces douteuses. Moi, l'agent, le type comptable et mon supérieur, nous avons constaté que, les trois-quart des pièces passées sous l'eau sont devenues fluorescente. La preuve était formelle, nous tenions bien notre coupable qui fut renvoyé sur-le-champ.
Cela me valut une petite prime en fin d'année..
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