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     LA BERLUE? (Nelly)
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Expéditeur Conversation
Parceval
Envoyé le :  6/1/2024 9:19
Plume de platine
Inscrit le: 11/4/2011
De:
Envois: 3485
LA BERLUE? (Nelly)

La berlue?


Nelly, ce lundi, est collée au téléphone: Elle attend l’appel de Gisèle, la permanence de service à Aix chargée de donner des nouvelles. On ne peut pas se permettre d’être complètement déconnecté des affaires en cours. Une bonne heure non stop. La géante du camping fait un peu la gueule, il n’y a qu’une ligne. On se confond en remerciements, avant de se faire oublier.
Elle fait un break pour les soins, se réservant d’aller au vaporarium demain matin, au profit d’une longue virée pédestre par la centrale hydro-électrique et redescend sur la ville pour atterrir à l’aéroclub. Bien sûr Amandine est là, toujours fascinée par le ballet des grands oiseaux blancs. Elle lui fait découvrir le cynodrome. Il y a, parait-il, des courses de lévriers avec un public très smart, en grande tenue et une baraque provisoire où l’on peut parier. Ça doit être trognon…

Quelques lampes discrètes habillent de lueurs les galeries embrumées du vaporarium. Assise sur un entablement de pierre, Nelly vogue en full zénitude, un pied dans le vide et l’autre sur rien. Des silhouettes fantomatiques déambulent dans les vapeurs soufrées.
D’autres regroupées sur les bancs tiennent conciliabule en chuchotant. En ces lieux, le silence est de rigueur. Ici, on fait relaxe et l’on se débarrasse du superflu, au propre comme au figuré, dans les entrailles naturelles de la terre, qui suintent les eaux à quarante degrés. D’un œil, elle surveille l’heure affichée de loin en loin: pas plus de vingt minutes à chaque passage. Un rituel auquel elle s’adonne tous les deux jours avec délice. On entre dans cette enceinte en tenue de bain peignoir et sandales. C’est la grande piscine thermale circulaire coiffée d’une rotonde impressionnante et lumineuse, bordée de chaises longues. On laisse le peignoir dans un petit vestiaire attenant à une zone douches avant d’accéder au hammam par un sas pédiluve. Douche à la sortie puis au choix, piscine agrémentée d’hydrojets lits à bulles et cascades, suivi du repos sur les transats. Deux ou trois cycles maxi, après c’est contre-indiqué. Pour Nelly, deux heures de plaisir dont elle sort toute neuve…
Il faut penser à quitter ce cocon surchauffé. Elle accède au sas rempli de vapeur. Au passage, elle croise une silhouette masculine qui entre et se fige, les yeux ronds: Bon Dieu, c’est extraordinaire cette ressemblance, ça aurait pu être lui, avec vingt ans de plus! Il hésite, sans doute gêné par son regard et pénètre dans le hammam. Troublée par cette apparition, elle passe aux douches, case marquée surprise. La surprise, en tirant sur la poignée, c’est une cataracte glacée, qui s’accompagne en principe d’un chapelet d’onomatopées diverses et variées, genre enrichissez votre vocabulaire. Il lui faut bien ça pour effacer l’image. Pas possible, elle a eu la berlue… Allez, zou, à la piscine: trente quatre degrés, c’est nettement mieux.

Allongée sur son transat. c’est la phase relax. Elle se laisse hypnotiser par la vision lumineuse de la rotonde. Songeuse, elle ferme les yeux, l’esprit en roue libre et se laisse, malgré elle, envahir par le flot du souvenir. Tony, son premier amour, le seul sans doute, aussi fort, aussi grand.
Si elle avait voulu, elle aurait pu savoir, il n’habitait pas loin, elle aurait bien fini par trouver sa maison. Provoquer la rencontre, l’entendre expliquer pourquoi ce désamour, terminer cette histoire, ou la continuer.
Elle aurait pu, oui mais voilà, plongée dans sa rancœur, elle n’en a rien fait. Roman inachevé, plus d’encre sous la plume, la plaie restée béante lui a pourri la vie, ôtant aux sentiments la place qu’ils méritent. Et puis l’année dernière enfin se résigner à rentrer dans le rang, devenir mère et bourgeoise, sans tout à fait y croire. Échec heureusement. Une folie. Où allait-elle aller? Tant pis, elle n’existera désormais qu’avec ce souvenir lancinant, ses amis et l’exercice de sa profession.
Son trip est achevé, elle redescend sur terre et prend le chemin des vestiaires…

Cogitum, cogitum....

A Suivre....

Parceval






Sybilla
Envoyé le :  6/1/2024 23:34
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95621
Re: LA BERLUE? (Nelly)
Bonsoir Parceval,

Merci pour la suite de cette histoire !

Belle et Heureuse Année 2024 !



Belle soirée cher ami poète Parceval !
Toutes mes amitiés
Sybilla


----------------
Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rĂŞve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)

Sphyria
Envoyé le :  8/1/2024 17:14
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 25/4/2021
De: France
Envois: 27533
En ligne
Re: LA BERLUE? (Nelly)
Superbe suite d'une plume talentueuse !
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