LE VER À SOIE ET L'AUBÉPINE. - LES FABLES DE LA RIVIÈRE
[/img]
Le Ver à soie et l'Aubépine.
C'était une Aubépine entourée d'acacias,
Où pas même un rosier n'osait poser un pas.
C'était un Ver à soie habile de ses doigts,
Ce tisserand d'étoffe écrivait autrefois.
Son univers à lui était au ras du sol
Et de tout ignorait la haute camisole.
Cette belle en épine s'était barricadée
De mûres au goût vermeille aux lianes barbelées
Elle vivait ainsi protégée des intrus,
Mais sous ce dome en vert son coeur était à nu.
Le fort joli galant rampa par en dessous
Et ce qu'il vit de là brillait d'un peu partout.
Les fleurs des blancs beignets au sol étaient tombées
Et les fruits juste mûrs le faisaient tituber.
Il décida alors de poser son bagage
Et entreprit ici d'entamer son ouvrage.
Il n'avait pas depuis, longtemps senti venir,
Cette envie d'écriture n'était qu'un souvenir.
Il sorti donc ses mains enfouies dedans ses poches
Et creusa des sillons aux douzaines d'encoches.
Il planta peu profond quelques pieds en racine,
Tout en prenant bien soins que les vers soient en rime.
La prise fut rapide la muse était si belle,
Le plus beau des poèmes se lova tout contre elle.
La farouche ignorait d'où venait cet hommage
Et qu'elle put être un jour émue par un message.
De ses yeux s'écoulèrent des perles de rosée,
Depuis lors et partout des poèmes poussaient.
Unis par ce fin fil, ils tissèrent des liens,
Dessus leurs lés de soie, elle fit des dessins....
Moralite
L'inspiration s'en va on ne sait trop pourquoi...
Et puis réapparait au hasard d'un émoi...
Thierry [img]