Adieu tendre jeunesse !
Au fond de la nuit sans lumière,
Ma pensée errante dans le vent
Et le vide qui leste les paupières,
Je me revois en un autre temps,
Comme une ombre éphémère
Habillant l’adorable vie d’antan,
Aux infinies béantes frontières
Où d’un pas léger, déambulant,
Mon âme et mon cœur de paire,
Gais et enchantés, fort contents,
Cheveux tirés au peigne de fer,
Mon esprit vif et toujours fringant,
Une jolie fleur à la boutonnière,
Les souliers bien cirés et grinçant,
Dans ma bonne mine coutumière,
C’était en mon bon vieux temps,
À la rue, toujours heureux et fier
De mes si délectables vingt ans,
L’inoubliable doux rêve, aussi cher,
De sitôt évanoui, promptement,
Adieu tendre jeunesse, céleste ère,
Enivrante effluve qu’évente le vent
Dans l’air en évaporable et pur éther,
Une fleur d’un singulier printemps,
Magnifiée de son verdoyant univers,
Hâtivement flétrie par l’éternel temps,
Adieu ensorceleuse jeunesse d’hier
Que je pleurerais encore longtemps,
Car, jamais je ne te reverrais guère
En ce bref lien de temps me restant
Qui, si vite, se rapetisse et se resserre
Aux abords de mon corps expirant
Que traverse la douleur dans sa chair.
Bari