Le mur qui me regarde est fissuré de larmes,
Il raconte tout bas l’histoire d’un amour,
Sans voix il se lézarde, raviné par son drame,
Il coule des gravats qui roulent sans tambour...
Son cœur s’est débattu de ses folles étreintes,
Durcissant son ciment comme une eau dans le froid,
Mais elle était connue pour être sans contraintes,
Son cœur était de pierre et son amour sans foi...
Et le temps, ce gitan, rempli de solitude,
A parlé souvenirs, a parlé d’habitudes,
Il a distribué des rêves malheureux,
Quelques éclats de rire, des douleurs dans les yeux.
Et moi je le regarde, une corde à mon cou,
Au bord de mon passé à l’orée du grand tout,
Tandis que lui musarde et se lamente en vain,
Je défais mon lacet et le rends au destin.
Et le mur me regarde dégoulinant de trous
Il a le cœur brisé, son âme est au chômage,
Alors il se lézarde et regarde mon cou,
Il cesse de pleurer, évalue les dommages.
J’ai vécu une histoire qui m’avait rendu fou,
Avec des cheveux clairs, une bouche pulpeuse,
Elle est dans ce tiroir, là, juste devant vous,
Avec son cœur de Pierre, et sa mine enjôleuse.
Mon cœur est balafré par des larmes d’amour,
Qui ont tranché mes lèvres en croissants de douleur,
Leurs stigmates ont marqué chaque instant de mes jours,
Ont envahi mes rêves, ont volé mes couleurs.
Shovnigorath
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“L'homme est un animal domestique, l'animal est un homme libre” (Shovnigorath)