« Ô Vieillesse ennemie »
Mon âge est un poison qui blesse tous mes sens.
Je suis loin de l'enfance, instant des couvaisons,
Ou de l'adolescence et ses défloraisons,
J'entame la saison tordue des déchéances.
Mes cheveux ondulés m'assuraient du succès,
Tous mes muscles saillaient, fermes et fuselés.
Maintenant ma peau s'est, et j'en suis désolé,
Amollie, craquelée, ridée avec excès.
Ma coiffure cendrée s'est aggravée en chauve
Me laissant effondré, loin des crinières fauves.
Encor si mon esprit intégrait que le temps
M'a interdit céans, sans tambour ni trompette,
De vivre en m’éclatant car il a pris perpète !
Mais vois-tu le souci, dedans, « j'ai pas trente ans... »
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Il faut toujours viser la lune, car même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles.
Oscar Wilde