Je me souviens de cet hiver
Tu me donnais tout l'univers
Il pleuvinait, gouttes arc en ciel
Nous les trouvions providentielles.
Je t'ai promis un amour dingue,
Tu l'a glissé dans ta seringue.
Il a suffit d'un seul instant
Nous pactisions avec Satan.
Je me revois dans tes cheveux,
Tu te confies, tendres aveux.
Il se fait tard, nos yeux scintillent,
Nous sommes déjà une famille.
Je me souviens de ce printemps,
Tu prenais forme, c'était tentant.
Il ignorait tes inquiétudes,
Nous endurions nos solitudes.
Je t'ai promis matin calin
Tu me disais est-ce pour demain ?
Il était mince le temps de vivre,
Nous partagions ce bateau ivre.
Je me revois dans tes prunelles,
Tu m'affirmais si maternelle,
Il se fait tard pose ta main,
Nous lui disions c'est pour demain.
Je me souviens de cet été,
Tu ne cessais de répéter,
Il a bougé, c'est sûr c'est lui,
Nous écoutions sans faire de bruit.
Je t'ai promis monts et merveilles,
Tu acquiesçais en plein soleil.
Il faisait chaud dans cet hôtel,
Nous étions nus et immortels.
Je me revois vers Gap ou Digne,
Tu étais belle tel un grand cygne,
Il se fait tard nos corps se joignent,
Nous sommes qu'un, la peur s'éloigne.
Je me souviens de cet automne,
Tu me disais toi la wallonne
Il est au chaud notre petit homme,
Nous espérions tout de Guillaume.
Je t'ai promis ce neuf décembre
Tu rayonnais dans cette chambre,
Il souriait à l'existence,
Nous, nous pleurions de tant de chance.
Je me revois tout près de toi,
Tu serres fort ses petits doigts.
Il se fait tard pointe le jour,
Nous sommes trois, jusqu'Ã toujours
(9 décembre 1985)
Bon anniversaire fils
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"quand tu arrives en haut de la montagne, continue de grimper" (proverbe tibétain)