J'entends bien ta voix...
Bruno, j’entends ta voix qui me glisse à l’oreille
Qu’un Mal t’a bousculé, de portée sans pareille.
Tes talents de rimeur n’en sont point affectés
Car je lis dans ton pli tant de mots injectés
De vrais mots colorés ayant plein de bouteille.
Il faut, sans plus tarder, qu’en ce lieu j’appareille
Je débarque les miens et qu’enfin je conseille.
Dis-toi qu’en ces moments de soucis détectés
Bruno, j’entends ta voix !
Repense aux doux instants où l’âme se réveille
Pour éprouver le goût d’un vin qu’elle surveille.
Revis donc le plaisir des gosiers humectés
Qui parlent, chaleureux, des potes respectés.
La foudre t’a touché mais ne t’a mis en veille :
Bruno, j’entends ta voix !
Bruno ayant écrit ce qui suit
Ne m'en veux pas, Tony, si j'ai fui la lumière
Ce n'est pas trahison, ni geste volontaire
Ma plume, pour écrire, a besoin de la main
Et la mienne a failli, du jour au lendemain
Paralysée du mal des vieux, dit vasculaire
J'ai tant voulu goûter des plaisirs du trouvère !
S'il est venu le jour où, tirage arbitraire,
D'un signe la santé m'abandonne en chemin
Ne m'en veux pas, Tony !
Je ne me résous pas à ce monde binaire
Être plus, être moins ? Mon dieu, quelle misère !
La cité des poètes est pleine de gamins
Aux riches utopies remplies d'autres demains
Offre-leur des mots bleus, je m'offre le tonnerre
Ne m'en veux pas, Tony !