Paranophobie



J’ai une petite tendance à l’agoraphobie. J’ai horreur de la foule car je ne me sens pas en sécurité et je m’imagine volontiers l’objet de menaces diffuses. Mais j’arrive bien à surmonter cela et à reléguer ces peurs hors du niveau conscient. En plus, j’ai une sainte terreur des cabines fermées dans lesquelles on passe obligatoirement à l’occasion
pour moi toujours trop nombreuses : cabines de déshabillage ou changement de tenue pour la piscine ou les examens médicaux.
C’est plus fort que moi, dès que je ferme le loquet de ces lieux qui servent de sas et que je rabats la banquette, je suis comme paralysé et mon changement de tenue ou mon déshabillage peut prendre une éternité tant je suis perturbé. Je ressors de là-dedans en sueur et le cœur qui bat la chamade.
D’abord, je me fais un trip dans lequel je ne pourrai pas relever cette putain de banquette : sur, elle va se coincer. J’ai en plus la conviction qu’on m’observe et que je suis à la merci de personnages sinistres et démoniaques. C’est cauchemars et compagnie, des scénarios plus délirants les uns que les autres. Sûr qu’une fois en tenue ou à poil, lorsque j’arriverai à sortir, ce ne sera plus du tout le chemin de la piscine ou de la table d’examen, mais l’atterrissage sur Pluton ou Aldébaran où des petits hommes aux yeux verts vont me disséquer pour étudier mon cerveau en rondelles fines !
« Monsieur, monsieur, vous êtes prêt ? » Je reviens péniblement à la réalité et réponds à l’infirmière : « Voui, voui, une petite minute. » C’est sûr qu’elle m’en veut, cette harpie, et qu’elle a une grosse seringue !
Maman!!

Parceval

Bonsoir Parceval,

Très bel écrit sur une phobie qui doit être fort handicapante !



Bonne soirée !
Mes amitiés
Sybilla

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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rêve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)