L’Ankoù rageusement…
Le soleil se couche sur les monts d'Arrées. Au lointain, une grande auréole marron orangée, l’enveloppant, confond encore le ciel rouge sang avec les collines métalliques bleutées. Tous les détails s’estompent, se désagrègent. Seule une fine ligne cuivrée, furtive, scintille sur l’horizon et démarque, pour un instant, l’éther, du chaos des mamelons pierreux. La lande ocre s’assombrit de traînées glauques et profondes, puis d’ombres fugaces qui glissent telles des ondes en vagues de terreur sur l’océan rouillé.
L’Ankoù et sa meute de lièvres blancs prennent possession des lieux. Ils partent à ta recherche. Détourne ton regard si tu les aperçois.
Â
Incliné près de toi, un bloc de granit, grand menhir rose et gris, entouré de buissons de genets et d’ajoncs dorés, se détache devant les hautes aiguilles échancrées, agressives, qui lancent leurs doigts tendus vers l’azur encore mauve. Pas un nuage n’est resté là . Un silence total s’étend et t’oppresse. L’Ankoù rôde quelque part. Tout s’enfuit. Des bruyères brisées, des épines d’ajoncs lacèrent tes jambes nues. Des trous dérobent leurs mousses noires et spongieuses sous tes pas pressés. Des pierres traîtresses retardent tes fuites en vaines retraites.
Tout l’univers se meurt avec toi. Le manteau de la nuit te traverse. Ta lampe de poche s’étiole. L’obscurité éteint tes yeux. Ta voiture n'est plus là . Ta voiture s’est perdue.
"Wig ha wag !"
PL
Pour l'Ankoù c'est par ici :
http://www.ankoubzh.fr/ankoubzh.fr/lAnkou.html