B E Y R O U T H
Abasourdi devant cette explosion meurtrière,
Le monde divisé par les rumeurs et le doute,
S’entend sitôt et apporte sa solidarité entière
A la cité martyre, la grande ville de Beyrouth,
Vif cœur du Liban, lasse des longues guerres,
Acculée et poussée au bord de la banqueroute
Par des doctrines et des voies impopulaires,
Sous les yeux d’un peuple qui a tant enduré
Pour sa survie et qui a cruellement souffert
Sous le pesant désespoir depuis des années,
Jusqu’à la sacrée goutte qui a débordé le verre,
En ce sombre et funèbre jour du mois d’août,
Assaillie par un tragique souffle de long feu,
Suivit d’un éclat violent et d’un choc ravageant,
Chapeauté de hauts nuages noirs et crasseux,
En spectre de ravage, de terreur, d’affolement
De blessés et de morts, qui tristement m’émeut
Jusqu’aux larmes, comme ces gouttes de sang,
Chaudes, des corps saignants de ces malheureux
Innocents gens, hommes, femmes et enfants,
Ensanglantés, blessés, déchiquetés, sans abri,
Une catastrophe mise en sommeil depuis six ans,
Éveillée ce jour, je ne sais par quel mauvais esprit,
Je te pleure Ô si cher à mon cœur pays du Liban,
Je partage le deuil de ton valeureux peuple ami,
Tout en toi sera reconstruit, car si court est le temps
Grâce à Dieu, aux mains de tes enfants et tes amis. !
Bari-