Gloser sur Alfred de Musset....
C’était un noble cœur, naïf comme l’enfance
Qui parlait, franchement, mais surtout sans mentir.
On n’aurait jamais su lui parler repentir
Quand on le remarquait s’exposer sans défense.
Ses parents, ses amis le voyaient sans défaut
Bon comme la pitié, grand comme l’espérance.
Il faut dire au cénacle aimant la conférence
Que cet être sans tâche était loin du gerfaut.
Si tout ce qu’il faisait allait dans le bon sens
C’est que son état d’âme aimait la propreté.
Il ne voulut jamais croire en sa pauvreté
Mais paya sans chiner son fatidique cens.
C’était un citoyen méritant sa médaille
Qui partit, comme il faut, en portant son barda.
On rigola de lui dès qu’on le regarda
L’armure qu’il portait n’allait pas à sa taille.
Rien n’aillait pour le coup, ni le bas ni le haut.
Cette horrible tenue dite côte de maille
Elle était bonne au plus pour un jour de bataille.
Il succomba, sans peur, au tout cruel assaut.
Le soleil disparut quand s’envola son âme
Et ce jour-là fut court comme une nuit d’été.
On lit au monument avec sobriété
Son nom et son prénom sans plus grossir le drame.
Extrait de Rolla d’Alfred de Musset
(1) C’était un noble cœur, naïf comme l’enfance
(6) Bon comme la pitié, grand comme l’espérance.
(11) Il ne voulut jamais croire en sa pauvreté
(16) L’armure qu’il portait n’allait pas à sa taille ;
(19) Elle était bonne au plus pour un jour de bataille
(22)Et ce jour-là fut court comme une nuit d’été.