Plume de soie   Inscrit le: 19/10/2011 De: Envois: 92 |
Happy Shitty Day ! Quand une journée de merde pointe le bout de son nez, il n’y a que deux options envisageables : se la prendre de plein fouet dans la face en restant stoïque et silencieux ou fuir le navire comme un vieux rat d’égouts. J’ai choisi la première option, faire face, serrer les dents et les fesses et reconnaître que j’ai lamentablement échoué.
Assumer ses erreurs n’est pas simple mais c’est nécessaire, la technique de l’autruche ne fonctionne plus et la fuite est impossible. Agir comme une ado qui se moque de tout n’est plus possible lorsqu’on devient adulte, je le comprends bien maintenant.
Si j’avais su ce que c’est d’être adulte, ce que cela implique, j’aurai été une ado plus emmerdante pour compenser. On peut aussi tout envoyer balader, à coups de « j’en ai rien à foutre » et se barrer loin.
Mais en général ça ne marche que dans les films. J’imagine bien un petit bonhomme chauve et rondouillet des impôts venir me déranger dans le sud de l’Espagne en train de planter des fraises OGM en espadrilles et chapeau de paille. J’en ai trop eu rien à foutre de tout et les casseroles s’accumulent comme des mouches sur le cul d’une vache.
L’immaturité ça fait rire les potes mais pas le banquier. Le mot « responsabilités » m’a toujours fait flipper à mort, c’est comme le mot « araignée », ça me donne envie de vomir et de prendre mes jambes à mon cou ou prendre mes jambes à mon cou en vomissant. Ça marche dans tous les sens.
Assumer ses erreurs c’est bien mais comprendre à quel moment on a foiré c’est mieux, il y a des choses qui m’échappent. Ma propre boîte à lettres m’échappe, je passe devant tous les jours mais la bougresse n’arrive pas à retenir mon attention. Le combat contre l’immaturité et le je-m’en-foutisme est sans fin, épuisant, alors souvent je fais le pire des choix : le laisser-aller.
Comme si je cachais les problèmes dans un placard poussiéreux en pensant qu’ils vont disparaitre comme par magie, pouf ! Et finalement, boum ! Dans les dents, les problèmes sortent furax du placard et cela sonne l’heure du mea culpa.
C’est quand même dommage, quand on y pense, on ne fait qu’un seul tour de piste et on le gâche bêtement avec des choses comme le travail et l’argent. Combien de rêves ont été anéantis pour des raisons de fric ? Un sacré stock ! Un entrepôt rempli de cadavres de rêves. La morgue des rêves, glauque, on y trouverai des licornes roses transformées en steaks hachés, des billets d’avions en confettis. Peut-être même qu’on y trouverai Justin Bieber et Johnny Depp pendus à des cintres en slip kangourou ravagés par les mites.
« J’en ai rien à foutre » n’est ni une réponse à tout ni une solution, voilà mon constat. Ça a marché pendant un certain temps et puis cette phrase s’est épuisée et a perdu tout son sens, au final je me mentais.
C’est bien connu, quand on ne fait pas le ménage la merde s’accumule, c’est à peu près le même principe pour ma vie, je n’ai pas assez fait le ménage, pas assez tenu mes calendriers à jour et me voilà enterrée sous une montagne de merde bien puante et dégoulinante.
Je nage dans de la merde bien soluble en essayant tant bien que mal de garder la tête à l’extérieur.
Quand ma fabrique de rêve s’appauvrit c’est le signe que tout va partir en vrille, quoique je fasse pour y remédier le glaive va s’abattre sur mon angélique tête blonde.
Une fois ledit glaive tombé, l’angélisme va se faire botter l’arrière-train par le bordélisme chronique et le résultat n’est pas appréciable pour les amateurs.
Quand on fait les choses il ne faut surtout pas les faire à moitié et je m’y emploi, c’est même devenu une devise à laquelle je tiens.
La médiocrité est une sale hypocrite, elle est fourbe, c’est une lèche-cul de première classe que j’évite au profit de la plus grande nullité.
La médiocrité sous-entend une possible amélioration, ce qui objectivement parlant ne fait pas partie de mes objectifs.
Pourquoi tomber et se faire une entorse quand on peut avoir une fracture ouverte ? C’est la même chose pour la médiocrité et la nullité.
Je n’ai jamais aimé à moitié et j’en suis fière, même si j’ai souvent foncé droit dans le mur je suis allée jusqu’au bout. J’ai aimé au point que mon cœur en explose, j’en ai récolté les miettes, dans la souffrance, mais avec dignité mais surtout avec intégrité et j’en ai ramassé plein la gueule comme une grande fille en tombant, me relevant en titubant tant bien que mal vers la première bouteille de sky.
Mais je me suis relevée telle une larve imbibée et injectée de substances illicites et j’ai avancé, pas nécessairement droit mais j’ai continué ce putain de chemin sinueux qu’on appelle la « vie ».
Ceux qui critiquent et jugent un jour se prendront un bon et juste retour de bâton dans les reins et le sentiront passer je leur souhaite car il n’y a qu’en tombant au plus bas des enfers qu’on remonte réellement.
Il n’y a qu’en comprenant ce qu’on perd qu’on réalise la chance qu’on avait et sur laquelle on a copieusement déféqué.
|
