Ma glose à coup de maillet....
La sottise, l’erreur, le péché, la lésine
Sont autant de travers que l’instable commet.
Mais nous, gens appliqués aux devoirs de cuisine,
Savons-nous refuser ce que Satan promet ?
Tant de petits démons se mouvant en nos têtes
Occupent nos esprits et travaillent nos corps
Que les plus gais poltrons inaugurent des fêtes
D’où le sage est exclu, se voulant plus retors.
Achevons l’oraison dont les mots sont des mords
Car sans plus nous frapper nous sommes charitables
Et nous alimentons nos aimables remords
Sans parler de vie d’ange aimant les saintes tables.
Louons les sains d’esprit sachant que la vidange
Purge bien tout le corps et fignole la mine.
Sans tarder retapons notre morne boulange
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.
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De Charles Baudelaire (au lecteur)
(1) La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,
(6) Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
(11) Et nous alimentons nos aimables remords,
(16) Comme les mendiants nourrissent leur vermine.