Des mots à la volée... (Rondeau, en réponse à Antoine)
Des mots à la volée...
Des mots à la volée on en fait des tirades
Mais gare aux vers volants ! Où trouver la parade ?
Cyrano l'avait su, sans le fer, sans turban
Mais génial, et pourvu d'un nez proéminent
Il a pu résister aux plus rudes brimades
Tout poète pourtant connaît des embuscades
Dont il sort tristement, meurtri d'estafilades
Et contraint de mander au vaste Firmament
Des mots à la volée
Quant-à moi, je l'avoue mon très cher camarade
Plutôt qu'en désespoir mes vers tournent charade
Sans jeter l'encrier ni me rendre Ottoman
Devant la vacuité de plume, et ses tourments
Suis tenté d'emprunter aux bises des Cyclades
Des mots à la volée
Keraban, lundi 13 juillet 2020
Le poème d'Antoine était celui-ci :
Bruno fut jadis souffleur de vers...
Encore eut-il fallu que l’acteur ait un blanc
En jouant Cyrano touché plus qu'en son flanc.
Tu sais ! Quand son Panache achève la tirade
Où son chef embouti se trémousse en parade.
Nul besoin de souffleur pour ces vers de Haut Rang.
Bruno ! Voici le temps d’adopter le turban
Sans craindre d’être pris pour un vrai taliban.
Je te l’ai bien soufflé, sans te montrer mon grade,
Encore eut-il fallu !
Les tréteaux sont toujours présentés sans hauban
Et n’acceptent jamais le jeu d’un seul forban.
Tous les vrais fers de lance ou gens de la bourrade
Savent tous apparaître encor sans mascarade.
Or faire le grand maître en saint air de pléban
Encore eut-il fallu !
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J'aime la poésie qui me parle et qui chante
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