J'ai vu les eaux du Niagara
Figées par les grands froids d'hiver
Pourfendre la brume en émoi
De leurs tumescences de verre
Avant de jaillir en éclats
Au fond de l'antre séculaire
Où leur plaisir toujours se noie
Dans un assourdissant concert.
J'ai vu la nuit s'abandonner
Aux flamboiements de la Fournaise
Jusqu'Ã se laisser emporter
Par ce vieil amour de genèse
Dans un orgasme illuminé
De milliers d'étoiles de braise
Qui parsemaient l'immensité
Des fragments de leur anamnèse.
J'ai vu ces fabuleux décors
Prendre vie dans tes yeux si bleus
Et transcender nos corps à corps
En ballets de glace et de feu
Pour les fair' plus grandios' encore
Quand, de nos spasmes amoureux,
Émergeait le souffle sonore
D'un séisme vertigineux.
C'est ça que j'ai vu mon Amour
Avec toi dans ce lit défait
Où renaissent jour après jour
Nos envies d'ébats effrénés,
Toi, moi,
Et la beauté du Monde autour
Quand les éléments déchaînés
Viennent mettre en scène à leur tour
Leurs étreintes démesurées.
----------------