Allongée sur le sol
Je brosse ton portrait
Démêler les noeuds pour que sur les rapides de tes cheveux
Tu avances en t'étirant jusqu'au bout de la pièce
Tes bras en forme de piliers portent un livre ouvert
Tes jambes pliées retiennent celui qui en tombe
Déguisé en agent de voyage je t'ai pris en filature
Quand tu es partie en livre
Sur les larges bords de mon crayon feutre
J'ai entendu le feuilleté de pages comme les roues à aubes
Main imposée comme un sacrement pour faire passer le fluide
Monter à bord
Puis ma marque déposée , le fil à t'hisser qui fait l'accroche à la une
Toi tu dévides ton corps
Le cordon téléphoné d'un allocentrisme
Les autres ont toujours été mon centre d'intérêt
Pourtant rien que ta bobine m'a accroché
Je ne pouvais te laisser comme un compte exact
Il me faut compter à virgules avant de dire
Dans mon espace intérieur , ton tableau dans ma tête
Est il aussi grand que la cabine téléphonique d'un Doctor Who ?
Le réel est il rationnel? disait Hegel
Surtout ne pas désaube/ir
Laisser advenir
Poser ton livre sur le côté
Un canot de sauvetage à flot
Tandis que ton bateau prend l'étage de plus d'un paquebot
De sa grande coque noire
Les nuances de gris des remous
vérité , mensonge, certitude , doute
Garcia Marquez disait
La vie n'est pas ce que l'on a vécu
Mais ce dont on se souvient
Et comment on s'en souvient
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domi.gondrand@laposte.net